/mode pavé onvisiteur a écrit :Ouais, enfin, je suis ni pro ni anti même j'aime bien comprendre...
Et c'est pas sur les bribes que j'ai pu voir du team US que je peux comprendre quoi que ce soit...
La seule chose qui m'a vraiment surprise sur un extrait de 3 minutes dans le courant du second quart, c'est l'adresse US à mi distance. C'est vraiment le cas à chaque match ça? Parce que si c'est le cas, alors là oui, c'est difficilement jouable...
Sinon, si on se pose 30 secondes, vous l'expliquez comment vous domination US qui semble venue de nulle part?
Parce que les qualités athlétiques, ça toujours été le cas.
Le jeu en press et la qualité de contre attaques, c'était dejà le cas en 2006.
Les équipes en face qui montrent pas leur vrai jeu, c'est probable, mais bon, y'a une telle marge que même lorsqu'elles vont servir leur vrai jeu...
Une amélioration des individualités US par rapport aux précédentes selections? Là je vous écoute parce que la NBA je suis pas donc pas trop d'avis sur la question.
Le fait qu'un vrai noyau a déjà été constitué depuis maintenant 3 ans et que ce n'est plus une selection qui se retrouve à 2 semaines du début de la compétition? C'est peut être là la vraie piste?
Et question subsidiaire: à part le mental qui peut lâcher à tout moment dans une compétition sportive, qu'est ce qui peut empêcher les USA de décrocher l'or?
Qu'est-ce qui a changé ?
Bah déjà, un point important à mon avis, c'est tout simplement le regard des gens. Suite aux défaites à mondiaux USAiens et japonais, ainsi qu'aux JO, les gens en Europe ont été tout simplement imbus de leur propres progrès, et s'est développé le courant de pensée du "jeu Euroligue jeu pur basket fantastique vrai basket collectif sommet du jeu tel qui doit être pratiqué et porté à son maximum en Europe dans le seul championnat qui propose du vrai basket pur", le tout soutenu par la place de plus en plus importante que prennent les joueurs européens dans les franchises NBA, ou autre fanfaronnades débitées par Bergeaud et son terroir et son jeu NBA = merde (je me rappelle encore de son "j'ai pas regardé les play-off NBA, c'est de la merde", l'année où Miami a été champion, alors que les play-off avaient été juste fantastiques de suspence, d'intensité et de niveau de jeu). En particulier depuis la victoire des Grecs lors des derniers mondiaux, face à une équipe US que tout le monde s'accordait à dire nettement meilleure que ses devancière. En gros, il suffisait désormais à l'Espagne, la Grèce ou l'Argentine de se présenter sur le terrain pour que ce soit peut-être pas du 50/50, mais un bon 55/45.
Sauf que non.
Cette victoire des Grecs a fait penser que ça y est, c'était bon, mais il ne faut pas oublier que pour battre les USA, qui avaient déjà à cette époque bien dominés les débats, la Grèce a dû sortir un match d'anthologie, à un niveau qu'il n'ont plus réussi à atteindre depuis (j'ose pas rajouter "loin s'en faut", mais bon...). Quand une équipe se présente face aux US, c'est pas du 55/45, c'est du 90/10, et ça beaucoup semblent l'avoir perdu de vue.
La 2e raison que je vois, c'est que tout simplement, ils ont peut-être bossé leur partition, que ce soit en attaque ou en défense. Le consensus en Europe (assaisonné d'une bonne dose de certitude quant à ce qu'est le vrai basket de qualité supérieure) a été que les américains, pour s'améliorer, devraient se mettre à joueur à l'européenne. Sauf qu'eux ont pris le problème dans un autre sens. Au lieu d'avoir la stupidité de vouloir faire jouer à leurs joueur un style de jeu qu'ils savaient ne pas pouvoir maîtriser, ce qu'a voulu faire Bergeaud, ils se sont dit "faisons en sorte d'utiliser nos propres points forts et les adapter pour qu'ils soient efficaces dans le contexte FIBA". Ainsi, quand tu dis :
je ne suis qu'à moitié d'accord. D'accord, parce qu'effectivement c'était leur jeu en 2006, pas d'accord parce qu'à mes yeux, ils le faisaient différemment. Ce que je veux dire par là, c'est qu'avant, leur vision de la défense consistait en gros à 5 duels sur le terrain, et que leurs qualités de défenseurs individuelles faisaient l'affaire. Sauf qu'à force de désillusions, ils ont fini par se rendre compte que leurs adversaires ne cherchaient pas spécialement à les passer individuellement, mais à les mettre hors de position par les courses, les mouvements, la passe, le "mouvement d'ensemble". Et donc ils ont adapté leur défense à ça.visiteur a écrit :Le jeu en press et la qualité de contre attaques, c'était dejà le cas en 2006.
Petit aparté pour m'expliquer : j'ai pu voir les matchs Espagne-Allemagne et Grèce-Angola (à 3h du mat, vive les vacances ), et la grande force collective de l'Espagne et la Grèce, je ne trouve pas mieux pour la décrire qu'une phrase de Gérard Bosc "le sport collectif n'est pas l'assujetissement des individus à un modèle, mais une compréhension par tous des actions individuelles". Quand un joueur commence une action, tous les autres savent ce qu'il y a de mieux à faire pour que l'attaque se termine par un panier (offrir des solutions de passe par une course, un placement, faire un écran...). En multipliant mouvements et courses judicieuses, Grecs ou Espagnols finissent par obtenir une vraie solution de shoot.
La défense des USA s'est adaptée de manière à contrarier au maximum ces mouvements. Avant, leur défense se basait prioritairement sur "ne pas se faire passer en duel" et "s'imposer physiquement pour l'empêcher d'avoir la balle". Désormais, ce qui compte avant tout, c'est de s'opposer au mouvement non pas pour bloquer le joueur, mais pour faire en sorte que le joueur arrive là où il voulait aller avec quelques dixièmes de retard, ou à 50cm de là où il voulait aller, ou pas dans une position avantageuse. De même que les lignes de passes sont très surveillées, non pas pour viser l'interception à tous les coups, mais pour faire en sorte de géner la passe. Bref, ils font en sorte que l'attaquant doive tendre la main pour attraper la balle, ou fasse un saut qu'il n'aurait pas dû faire, ou se baisse trop, ou pas sur sa bonne main, ou changer légèrement de direction, ou rajouter un appui... Tout ce qui peut faire en sorte de rajouter 3-4 dixièmes de seconde à l'attaquant, dixièmes qui font toute la différence entre une situation avantageuse et une situation dont on ne peut pas tirer d'avantage. Au final, leur défense est très très bonne, et ne peut certainement pas se résumer à une simple individuelle de base uniquement centrée sur les duels sous prétexte que les aides défensives sont inexistantes.
Après, ça ne veut pas dire que leur défense est infranchissable. Elle a montré des faiblesses (d'ailleurs bien plus souvent contre... la Chine que contre l'Espagne ou la Grèce) : s'ils n'arrivent pas à contrarier les mouvements dont je parlais, les failles des défenses made in NBA apparaissent au grand jour, avec des boulevards qui peuvent s'ouvrir devant l'attaquant dans des raquettes désertées et des aides inexistantes, ou des intérieurs mis en situations avantageuses de un contre un sans aide côté ballon, etc.
Bon, ça c'était la défense.
Pour ce qui est du jeu des qualités de contre-attaque, là encore ce n'est qu'à moitié vrai quand tu dis que c'est la même chose qu'en 2006, pour les même raisons que la défense : avant, les "qualités de contre attaque" étaient exprimées avant tout comme un assemblages de qualités individuelles de contre-attaques. Désormais, celles-ci s'inscrivent beaucoup plus dans un schéma tactique et collectif défini et travaillé. C'est pour ça que je suis stupéfait de lire que le jeu offensif US est dénué de collectif, ou se "contente" de la contre-attaque. Comme si contre-attaquer ça allait de soi. Je suis d'accord pour dire que les années précédentes, leur conception de la contre-attaque se limitait à "on presse, on récupère la balle, et on fonce bille en tête le plus vite possible", sauf que c'est désormais loin d'être le cas. Je suis désolé, mais cette équipe des USA là porte le jeu de contre-attaque à un niveau d'excellence extraordinaire. Je ne parle pas de ces contre-attaque à 1 contre 0 sur interception au milieu du terrain, mais de cette volonté absolue de contre-attaquer sur chaque rebond défensif, de sortir des rebonds propres et d'être capable d'en tirer des contre attaque à 2 contre 2 ou 3 contre 3 là où 95% du temps les autres équipes sont incapables de le faire. Ces actions-là ne sont certes pas des attaques placées complexes de 10 secondes avec 10 écrans non-porteurs et 5 picks, elles n'en restent pas moins hautement collectives, et ne peuvent pas avoir lieu sans un vrai travail à l'entraînement et une vraie volonté tactique. Je trouve abusif de dire que ce n'est que du point facile sur jeu rapide, car c'est au contraire loin d'être facile à obtenir (si ça l'était, Bergeaud n'avait qu'à dire à ses joueurs : "bon, on est l'équipe la plus ahtlétique d'Europe, alors vous prenez la balle et vous courez le plus vite possible vers le panier là-bas, c'est facile, c'est de la contr attaque"). Tout comme il est abusif de leur reprocher d'utiliser à outrance leurs qualités de contre-attaque. C'est du même niveau que de reprocher aux Lituaniens de shooter à 3 points, ou aux Chinois d'être grands.
En gros, ils ont pris là encore une sorte de contre-pied vis-à-vis du consensus venu d'Europe qui disait "le vrai jeu, c'est nous, si vous voulez gagner dans le monde FIBA, faut que vous appreniez à jouer à l'européenne.". Au lieu d'aller s'emmerder à apprendre un jeu qu'ils savaient ne pas pouvoir maîtriser au même niveau d'excellence que les autres, ils ont simplement dit "la contre-attaque, on sait faire, alors on va contre-attaquer encore mieux".
Après, sur jeu placé, c'est toujours foutrement basique (en gros 3 options : - se démerder pour trouver Bosh ou Howard le plus près possible du panier et claquer un dunk ; - drive et ressortir à 3 pts ; - le très NBAesque je regarde la panier3 secondes, j'amène les mains du défenseur en bas, et je shoote vite sur sa tête... cette option là est moyennement efficace...), mais visiblement, le plus gros de leur travail a consisté à se débarasser de ces actions-boulets qu'ils devaient se colletiner les années précédentes, en particulier ces pénétrations totalement aveugles et très NBA que James et Wade multipliaient et qui aboutissaient quasi-systématiquement à constater avec surprise que l'intérieur les attendait les pieds dans le béton pour leur faire comprendre que y a pas de 3 secondes défensives du côté de la FIBA. James a visiblement reçu pour instruction de ne plus tenter ce genre de drives, les autres continuent à en faire, avec la différence majeure que maintenant ces drives ne sont plus faits dans l'intention d'aller marquer, mais beaucoup plus pour fixer, ce qui diminue considérablement le nombre de pertes de balles.
On a beaucoup parlé du choix des joueurs, critiquant notamment le fait qu'il n'y ait qu'un seul shooteur pur et qu'un seul vrai pivot. Sauf que, je m'en rends compte maintenant que je les ai vu jouer, cette sélection est au contraire très cohérente avec le jeu qu'ils veulent appliquer. Effectivement, si c'est pour jouer à l'européenne, il leur aurait fallu un shooteur pur de plus, de même qu'un ou deux vrais big men. Mais là encore, ça ne les intéresse pas de vouloir jouer ainsi : eux veulent porter au maximum ce qu'ils savent faire, le jeu façon NBA. A ce titre, ils ont beaucoup moins besoin de shooteur ou de pivot lourd que de joueurs à la fois techniques et rapides pour aller le plus vite possible. Voulant jouer la contre attaque à outrance, ils ont pris des joueurs leur permettant d'appliquer ce jeu là. Ils manquent de shooteur pur pour exploser une zone ? Aucune importance, il suffit de shooter avant que la défense soit en place. Ils manquent de pivots pour peser en attaque ? Aucune importance, de toutes façons, ils ne cherchent pas à travailler poste bas ni à fixer par les intérieurs, et puis un pivot lourd les ralentirait. Ils n'ont besoin que de tenir le rebond défensif et remonter le ballon très vite, ce qu'ils peuvent faire avec des 4 comme James ou Anthony. Quand on a 4 joueurs sur le terrain tous capables de remonter le ballon à fond la caisse (Paul, Wade, Bryant, James, par exemple), on renforce considérablement le jeu rapide.
Bah, comme y a 2 ans, ni plus ni moins : qu'une équipe sorte un match fantastique comme la Grèce l'avait fait.visiteur a écrit :Et question subsidiaire: à part le mental qui peut lâcher à tout moment dans une compétition sportive, qu'est ce qui peut empêcher les USA de décrocher l'or?
Déjà, si les US mettent dedans de loin, c'est mort, quoi que l'on fasse. Bon, ça, c'est sans doute le point le plus facile à obtenir : on sait que les américains sont pas fameux dans ce domaine, et leur carton face à l'Espagne ne doit pas faire oublier les nombreux matchs douteux qui ont précédés à ce niveau. Ensuite, faut être adroit. Très adroit. Sauf que maintenant les US ont mis en place une défense qui fait tout pour faire baisser ce pourcentage. Tenir les score le plus longtemps possible pour les faire douter fonctionnait très bien lors des compétitions précédentes, car ils ont tendance à paniquer et s'énerver dans ces cas-là. Mais, sans que j'ai d'argument solide à avancer, j'ai l'impression qu'avec Paul et Williams qui jouent très justes, ainsi qu'avec un Wade bien plus judicieux en attaque qu'avant, ils seront beaucoup moins sujets à ces crises de panique (mais je n'ai rien qui puisse corroborer ce que j'avance).
Pour savoir si c'est l'Espagne et la Grèce qui ont mal joué ou les USA qui ont bien joué, je prendrais personnellement la position intermédiaire. En 1re mi-temps, il est clair qu'Espagnols et Grecs ont mal joué tout simplement parce que les USA les ont fait déjouer. Mais leurs 2e mi-temps ne doivent pas grand chose aux US : ils ont tout simplement horriblement mal joué. A un tel point que j'avais parfois l'impression de voir l'équipe de France , avec ces passes envoyées dans les tribunes, ces dribbles sur les genoux, et ces tirs à 50cm envoyés comme des parpaings. Tellement mal que ça en était même pas crédible. Je ne dis pas qu'ils on fait exprès de rater les tirs, hein, simplement que ces actions étaient trop hallucinante pour qu'on puisse penser décemment qu'elles auraient eu lieu si les joueurs avaient été concentrés sur ce qu'ils faisaient (si le match avait été plus serré).
/mode pavé off