Nouveau coach, mais projet inchangé : toujours plus de vitesse et d’intensité. Selon le guide Maxi Basket (que j'ai bien kiffé), le site lituanien BasketNews a calculé que Nymburk, l’ancien club de Tabellini, pratiquait le basket le plus rapide d’Europe, devant Valence et… Paris, tient donc
L’ouverture du championnat confirme cette identité de jeu. Certes, l’énorme raclée collée au BCM (+43) doit être relativisée compte tenu des nombreux absents côté nordiste et de leur préparation catastrophique (-32 contre Ostende, -34 face à Cholet, -21 contre l’ASVEL). Mais les Parisiens ont marqué 109 points, avec une répartition des minutes impressionnante : les 12 joueurs ont passé entre 11 et 22 minutes sur le parquet, et tous ont scoré.
Quelques éléments à relever: ils n’ont même pas eu besoin d’abuser du tir extérieur. Seulement 25 tentatives à trois points (une paille pour eux), mais 13 réussites ! Aux lancers francs en revanche, l’adresse fut moyenne (16/23). L’agressivité se lit aussi dans les 22 fautes commises, un volume digne d’une équipe dirigée par Legname, Mahé voire même Mitrovic.
Le rouleau compresseur parisien a perdu 17 ballons, un chiffre brut conséquent, mais, rapporté aux possessions et à un PACE de 79,5, cela reste plutôt maîtrisé. À titre de comparaison, notre 69,7 contre Dijon donne presque l’impression d’avoir joué en marchant. Malgré une efficacité offensive impressionnante, ils ont tout de même capté 18 rebonds offensifs, ce qui prouve leur volonté constante de multiplier les opportunités. Difficile cependant de tirer de grandes conclusions d’un tel match : si l’écart de niveau était abyssal, les Parisiens ont malgré tout fait preuve d’une discipline intéressante pour un collectif naissant.
Cette semaine en Euroleague:
Le Paris Basketball a montré de belles choses mais sans parvenir à réellement inquiéter le Fenerbahçe. L’équipe a alterné le chaud et le froid, encaissant notamment un terrible 22-6 en première période, qui a fait basculer le score de 13-15 à 21-35 en seulement sept minutes. Malgré ce trou d’air, les Parisiens ont su réagir en s’appuyant sur leurs points forts : le rebond offensif et le jeu en transition. Un énorme run leur a même permis de revenir à seulement trois longueurs à la pause.
Le début du troisième quart temps a confirmé cette dynamique, Paris étant même devant vers la 25ème minute (+2). Portés par l’adresse de Nadir Hifi (23 points) auteur d'un step back d'anthologie (amorcé quasi de la raquette pour finir dans le corner à 3pts) , ils ont su rester pendant un temps dans le coup. Mais face à la constance métronomique des Turcs, le château de carte s'est effondré et la lumière s'est éteinte. Les Ultras d'Istanbul criaient à tue tête "c'est pô Veursaille ici, c'est pô Veursaille ici ". ça c'est pas vrai, c'est le fruit de mon imagination... Bref, en fin de rencontre, les Stambouliotes ont exploité les largesses défensives et l’essoufflement des Parisiens pour verrouiller la rencontre de manière ferme et définitive. La défaite (96-77) est lourde par rapport l'énorme débauche d'énergie mais logique. La sixième de suite contre cette équipe (qui est accessoirement championne d'Europe).
Contre le Maccabi Vendredi:
Comme face au Fener, Paris a mal entamé son match. Mené 9-2 au bout de 2mn30, Tabellini, commence sa valse de changements en remplaçant tout son 5 de départs. Le second unit, composé de Nadir, Ayayi, Morgan, Dokossi et Willis a totalement inversé la tendance. Les Parisiens reprennent rapidement l'avantage grâce une énorme intensité provoquant interceptions et rebonds offensifs, sous l’impulsion du duo Hifi/Dokossi puis par Robinson et Morgan ensuite. Rien qu'à la mi-temps ils avaient tenté 19 tirs à 3 pts pour seulement 5 réussites (10/35 au final). Malgré cette adresse douteuse, compensée par une activité de tous les instants, ils comptaient 7pts d'avance à la mi-temps (48pts scorés sans trouver la mire de loin, c'est sacrément impressionnant). A la 23ème minute ils avaient déjà capté 34 rebonds contre 21 pour Tel-Aviv. Ils finiront avec un total de 49 (dont 17 offensifs) contre 37. A l'usure, leur domination dans la raquette leur a permis de compter jusqu'à 20pts d'avance dans le dernier quart. Un relâchement en fin de match donne l'occasion au Maccabi de passer de manière flatteuse sous la barre des 10pts (101/94).
3 matchs et quelques leçons:
-La maitrise du rebond, véritable fil conducteur de ces matchs : 18 rebonds offensifs arrachés face au BCM, une belle récolte contre le Fenerbahçe et encore 17 face au Maccabi. Ce secteur compense efficacement une adresse extérieure fluctuante.
-A 3pts, c'est pile ou face, redoutable contre le BCM (13/25), irrégulier face au Fener, puis globalement maladroit face au Maccabi (10/35). L’équipe trouve toutefois d’autres solutions offensives via la transition et une domination dans la raquette.
-Profondeur de banc, Tabellini utilise ses 12 joueurs avec une répartition équilibrée des minutes. Le banc (Ayayi, Morgan, Dokossi, Robinson, Willis) a eu un impact décisif, notamment face au Maccabi.
En conclusion, l’intensité est bien présente, mais ils pêchent encore dans la régularité et la lucidité. Espérons que ce road trip infernale Paris → Istanbul → Belgrade → Le Mans, de plus de 4 500 bornes leur pèse dans les jambes et que nous arrivions à les piéger de nouveau. Ils se jettent beaucoup sur le rebond offensif, c'est parfois au détriment du replis défensif, peut être une piste à creuser... A la condition de ne pas en faire autant
Et si l'élève bousculait le maitre...