jla87 a écrit :
Tes arguments sont valides, mais aussi à double tranchant: Dans les années 80, avec 2 US par équipes, il suffisait que tu récupères les bons joueurs français pour être compétitifs + 2 US de bons calibres, qui restaient généralement plusieurs saisons (un extra terrestre comme Murphy à son époque ne serait jamais resté plus d'une saison en France avec le marché actuel). Les français ne jouaient qu' en France (le premier jeune un peu prometteur n'allait pas en NBA comme maintenant), et ne jouaient pas non plus dans les championnats plus forts (il valait mieux prendre des US pour les places d'étranger pour les club italiens ou autre, un mec du niveau de F. Pietrus par exemple n'aurait jamais joué en Espagne à cette époque). Les US ne bougeaient pas autant non plus. Bref, la construction d'une équipe sur le moyen terme avec une vraie continuité dans le groupe et un collectif était quand même plus facile, même avec un budget réduit à cette époque là. Le CSP a innové dans les années 80 grâce à sa salle et une excellente politique de scooting pour les US. Pour le reste, ils prenaient les meilleurs français reconnus (hormis le Dac qui est arrivé jeune) en les attirants sur le projet sportif et financier par la suite.
Maintenant, c'est la grande loterie des US, et quand tu en pioches un au top, il part la saison suivante pour la Grèce ou l'Espagne. Quand aux Français, il suffit de voir le nombre de jeune qui se présentent à la draft pour se marrer un bon coup (ou tout simplement l'EDF made in NBA). Donc construire quelque chose sportivement sur la durée est quand même beaucoup plus compliqué maintenant que dans les années 80, et ça reste quand même la base du développement économique durable (pas la fuite en avant quoi). Alors bien sur, les russes et Madrid (puis Split) ont squattés les coupes des clubs champions, mais hormis 1 ou 2 clubs dominants dans ces pays, les Français pouvaient être compétitifs face aux second couteaux en Korac voir même coupe des coupe....c'est plus le cas maintenant avec les quotas US et l'arrêt Bosman.
Il suffisait de récupérer les bons joueurs français? Mais avec quoi quand tu montais de N2? Sur la base de tes beaux yeux? Tu vois Popellier allait dire à Alain Gilles en 1978 "ah au fait on se donne 4 ans pour être le premier club de sport co à gagner une coupe d'Europe..." C'est sûr, il suffisait... Bah tout l'art c'est de rendre ce "il suffisait" en réalité. Et en 2010 il faut quoi pour faire un F4? Bah il suffit de ramener un budget de 10 à 15M€ et c'est crois moi infiniment plus facile que d'aller chercher des US inconnus et 8 Français qui sont plus des boulets qu'autre chose...
La mobilité des joueurs n'est jamais là non plus qu'une conséquence: n'ayant aucun employeur au niveau, dès qu'un gars a du talent il se casse. Murphy? Qu'a-t-il fait de sa carrière mis à part être l'extra-terrestre du CSP? Rien. Tout simplement parce que les Espagnols, les Italiens savaient pertinemment qu'il n'avait rien d'un extra terrestre, il suffit de voir le mal qu'il a eu face à Rome en 1983 et au CSKA l'année d'après.
Le CSP n'a nullement innové par sa salle, une salle c'est totalement anecdotique. Le CSP a innové par son management qui a simplement répondu pendant 10 ans à cette question: "qu'est ce qu'on met en place pour gagner les compétitions auxquelles on participe". Y'a rien d'autre dans l'innovation du CSP simplement être le meilleur sur son coeur de métier et trouver les solutions pour y arriver. A chaque époque ses caractéristiques, à chaque époque ses adaptation et ses solutions.
jla87 a écrit :
Pourquoi pas. Mais quelle est selon toi la méthode à suivre ? Tu peux donner des lignes directrices ? Le développement des salles, du merchandising, un scooting performant (et donc couteux)....c'est mort vu le peu de retombées médiatiques de ce sport en France

Alors certes je manque d'imagination, mais tu n'en fais pas preuve de beaucoup dans ta réponse non plus
Qui connaissait le CSP en 1978? Quelles retombées médiatiques du basket en France en 1978? Nada, rien. Ce ne sont pas les moyens qui te permettent d'évoluer, c'est la qualité de ce que tu mets en place qui te permet d'élargir tes moyens, d'investir de façon pertinente et step by step de lutter avec les meilleurs. Mais les moyens tu les crées ex nihilo et les retombées médiatiques ça n'est jamais que du plus. Si elles viennent rapidement ça facilite les choses, sinon tu avances plus lentement mais tu avances...
Le scouting performant coûteux? Ils faisaient comment dans les années 80 avec un système d'informations désuet pour recruter? Il n'y a pas nécessairement besoin de faire des choses fort couteuses pour développer de la qualité. Simplement avoir quelques idées différencientes. ça repose sur une chose: la qualité des hommes.
jla87 a écrit :
C'est marrant, parce que c'est exactement la méthode de Forte que tu décris là. Un gros budget avec 50% de subventions, on aligne des mecs censés avoir un gros niveau en espérant qu'une accumulation d'individualités fera une équipe. Les résultats parlent d'eux même: 8 ans pour passer de N1 en ProB
Il faut quand même un minimum de coaching et scooting pour arriver à quelque chose, même avec de gros moyens....
Ceux qui essayent d'avoir un peu de continuité sportive, une politique de formation: Cholet, Roanne, ASVEL (enfin c'est plus le fric pour les fluos)..
Le champions différents tous les ans est certainement lié à la loterie de US qui fait la différence.
Il n'y a strictement aucune différence entre ce que tu appelles la méthode Forte et celle des 15 autres clubs de Povr A. La seule et unique est une différence de dégré, certainement pas de nature. C'est exactement le même marigot sans intérêt.
jla87 a écrit :
Comparer le modèles économiques français et italiens/espagnols/grecs n'a pas de sens car les cultures sont différentes. Ils(enfin au moins pour l'ACB que je connais le mieux) se financent essentiellement via le privé + entrée + merchandising. Mais on parle de pays (Espagne/Italie/Grèce) où dans chaque journaux télévisés des grandes chaines, tu as 30% du temps consacré au sport (en France, on parle 30s de la Ligue1

). Où tu as des matches en clair sur des chaines public (2 matchs Eurolique + 2 match ACB en clair en Espagne chaque semaine), du monde dans les salles . C'est le deuxième sport après le foot (voir le premier en Grèce) en terme de retombées médiatiques....donc forcément, tu trouves des sponsors et les tarifs de sponsoring sont élevés. Même la ligne est sponsorisée (par Orange notamment en Espagne

). Le nerf de la guerre est économique, il faut être rentable pour les sponsors. Difficile en France...donc tu gères en père de famille parce que l'innovation d'un seul club n'apportera rien (Cholet peut faire 2 final four de suite, ça fera pas une minute dans les infos en clair....super pour les sponsors...) et que tu seras contrôlé par la ligue (alors que les dettes en ACB ou lega, ils s'en branlent

)
Fatalisme... l'ACB était au niveau de la LNB en 1987. Certains ont bossé, d'autres ont branlé le mammouth... Certains ont les sponsors d'autres les lamentations de Calimero et l'alibi merveilleux de la DNCG, que faut-il ne pas entendre... Compare méthodes du contrôle financier des mastodontes du CAC 40 avec celles de la DNCG du povr basket français et tu me diras où est la rigueur et en quoi elle empêche lesdits mastodontes de se développer sur tous les marchés mondiaux.... Pas même besoin de faire appel au CAC 40, envoi un gars de la DNCG chez Legrand, 2h après il ressort en coma dépassé avec le SAMU qui l'envoit aux urgences en desespoir de cause... et ça empêche Legrand de se développer? Tu veux que je te ressorte leur progression de CA en 10 ans?
Quand on veut se débarasser de son chien (en l'occurence quand on est incapable de développer son business) on dit qu'il a la rage n'est ce pas (en l'occurence qu'on a plein de contraintes pfff qu'on ne s'imagine même pô...

)