17/08/12
2) Souvenirs londoniens de la Berruyère Céline Dumerc
Céline Dumerc a touché les étoiles, lors de ces Jeux olympiques.
Céline Dumerc, la meneuse berruyère capitaine des Bleues, a survolé ses premiers Jeux olympiques de toute une classe. Comme les Bleues, elle est entrée dans une nouvelle dimension.
Elle a crevé l'écran, quinze jours durant. Sans faire partie de la chorale des Bleues, sans s'égosiller sur un air de Céline Dion. Non, en jouant, en menant cette équipe de bronze toute argentée. En signant de magnifiques coups d'éclat, comme ces deux paniers à trois points et au buzzer éteignant les Britanniques.
Le premier pour arracher la prolongation, le second pour offrir un nouveau succès aux filles de Pierre Vincent.
Paniers primés !
Deux réussites similaires dont les images passent toujours en boucle, mais deux scénarios différents.
« À la fin du temps réglementaire, Pierre ( Vincent, le sélectionneur, NDLR)
me dit qu'il faut prendre ce tir. J'ai une confiance ultime en lui. J'ai lancé, j'ai attendu, et c'est rentré, c'est magique. Sur le deuxième, j'ai eu le temps de réfléchir, j'ai pris la décision, c'est ma responsabilité, je l'avais décidé. »
Deux coups d'éclat, deux coups de génie, dans un tournoi de très haute volée. Sur les bords de la Tamise, Céline a été supersonique, super Caps.
« J'étais en état de grâce, droguée aux anneaux ! » « Sur ce tournoi olympique, elle a été extra ordinaire, en deux mots », résume Valérie Garnier, sa coache à Bourges, assistante de Pierre Vincent aux Jeux.
Capitaine exemplaire, elle a porté les Bleues sur ses épaules. A multiplié les actions de grâce, de classe mondiale. Au point de prétendre au titre de MVP, de meilleure joueuse de la quinzaine olympique.
« MVP ? C'est américain, ça. La meilleure joueuse du tournoi, c'est l'équipe. Sans médaille, ma performance m'aurait fait bien moins plaisir. Là, c'est vrai, ma performance rajoute au bonheur de cette compétition. Je me rappelle le quart, je regarde le score et je me dis, tu mets des points et ton équipe perd, ce n'est pas ce dont j'ai envie. MVP, ça m'aurait fait plaisir, mais je suis surtout contente qu'on soit douze avec la médaille autour du cou ! »
Le collectif primera toujours sur tout, dans l'esprit de la meneuse berruyère.
« On se connaît bien, ça fait quatre ans qu'on est ensemble. Oui, j'ai fait quelques actions qui ont marqué, mais on oublie le travail des autres. Au deuxième match, miss Go ( Émilie Gomis, NDLR)
nous fait un match de malade. En quart, c'est Endy ( Miyem)
qui nous met le feu, et en position d'ailière. Edwige ( Lawson-Wade)
nous met des trois points en demie. À chaque moment, chacune a apporté quelque chose de plus. »
« Quinzaine de folie »
Jusqu'à la finale, où la marche américaine s'est avérée trop haute. Même si, pour Céline, les Bleues, sans prétendre battre Taurasi et les siennes, auraient pu finir plus proches de celles qui trustent l'or olympique.
« Pour nous, la finale c'était la demie, face aux Russes, on savait qu'il y avait la médaille au bout. Après, jouer les États-Unis, c'était le dernier acte rêvé. Face à d'autres, ça n'aurait pas eu la même saveur. C'était les Jeux, on avait passé une quinzaine de folie. On était tellement heureuses d'être à ce niveau de la compétition qu'on a peut-être un peu trop voulu faire un remake de 2009 (*), où on fêtait la finale. Ce côté festif nous avait alors données de l'énergie. Mais face aux USA, ça ne suffit pas, il faut le vouloir plus que tout. On a un peu manqué de hargne, on n'a pas défendu notre peau comme on aurait dû le faire. » On n'en voudra pas aux Bleues, sur ce coup…
(*) Lors de la finale victorieuse de l'Euro face à la Russie.
Hervé Le Fellic -
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