Il va falloir demander à un modo de transférer tout ça dans le thread adapté...Bagouvic a écrit : ↑dim. 23 févr. 2020 13:07 @visiteur : j'ai bien conscience du contexte de la gauche entre le programme commun et 81, et du fait que tout ne s'est pas fait d'un claquement de doigt ni déroulé sans embuches. Je faisais un simple parallèle. Quant aux origines du RN, l'ordre nouveau, la droite maurassienne, la ligne légitimiste, etc, il y a effectivement une différence profonde de nature entre les mouvements de droite. Cela dit, la droite « classique » se dit sous la Vème héritère du Gaullisme mais n'a plus grand chose à voir avec cela. Elle s'est peut être modernisée, elle a aussi oublié voire renié une bonne partie de ses origines, entre De Gaulle et le chiraquisme ou sarkozysme les points communs je les cherche.
S'il y a des réactionnaires et autres courants (parfois nauséabonds) dans le RN vu l'ADN du parti, je pense qu'il y aussi beaucoup d'electeurs qui sont des déserteurs d'une droite classique dans laquelle ils ne se reconnaissent plus, parce qu'elle a aussi largement perdu son côté conservateur, gaulliste, et n'a jamais eu la politique qui allait avec ses discours. Ont-il raison ou pas, est-ce qu'ils se fourvoient, autre question, mais je pense que RN est un devenu une agglomération d'electorat qui jadis était tant celui du RPR que le traditionnel de l'extrême gauche (notamment point de vue classe populaire). D'où le fait qu'au jour d'aujourd'hui, un rapprochement ne me semble pas impossible, sans se vautrer dans le populisme ou les aspects les plus contestables du RN. Après tout, si la gauche l'a fait et continue de le faire, pourquoi pas la droite. Si le RN avec ses origines pose un doute sur des questions fondamentales de l'Etat de droit, que dire de l'extrême gauche, ce n'est guère mieux et pourtant cela pose moins de questions y compris en interne.

Elle est nécessairement héritière du gaullisme car la droite a repris le pouvoir après la seconde guerre sous la férule de Charles de Gaulle. On ne peut considérer (en tout cas je ne considère pas) le MRP comme un mouvement de droite, mais plus de centre droit…
Le gaullisme en tant qu'action et idées prônées par Charles de Gaulle est un mouvement conservateur. Il s'inscrit dans ce que René Rémond appelait la droite bonapartiste, où les notions d'autorité, d'ordre, de nation et dynamisme économique tiennent lieu de référents. Les 3 premiers éléments ont quelques peu disparu avec l'évolution de la société et finalement, à mes yeux en tout cas, n'est resté très souvent dans les discours que le dynamisme économique et celui de l'ordre s'est transformé avec la mise sur le devant de la scène de la sécurité.
Il se trouve que pour des raisons que chacun est en droit d'analyser, les valeurs conservatrices mises en avant ont peu ou prou disparu du corpus idéologique de la droite dite de gouvernement et ce d'autant plus facilement que cela lui permettait de trouver des ententes faciles avec le centre droit et d'avoir une quasi onction idéologique de gaucholand, onction dont un radical socialiste milieu dont Chirac était issu et qui est resté leader quand même pendant près de 40 ans de ce mouvement ne pouvait pas totalement être indifférent surtout en vieillissant...
Maintenant, si son électorat fuit et que la cause en est qu'il ne sent plus représenté par le corpus idéologique, ce n'est pas en allant chercher des alliances qui pour moi sont contre nature (je parle du niveau national, pas des tambouilles locales...) qu'il va se refaire mais bien en allant conquérir les electeurs là où ils le sont, ce que Sarkozy avait commencé à faire, mais en plus en mettant en oeuvre les dites choses une fois parvenu au pouvoir ce qui a été plus compliqué à réaliser... Et pour cause, mais ce n'est pas le débat actuel...
Enfin, sur l'Etat de droit, bien évidemment que sa garantie n'est pas plus assurée avec l'extreme gauche, mais là encore, revoyons le contexte historique. Qui peut imaginer que les USA auraient laissé le PCF s'emparer du pouvoir en France en dépit de la sortie de l'OTAN sans réagir et encadrer la chose strictement? C'est bien parce que le PCF était totalement inoffensif de ce point de vue là que l'union de la gauche s'est faite sous la dynamique mittérandienne... si cela avait été sous dynamique Marchais, les choses auraient été fort différentes... Là, il est évident que LFI (à supposer que le score de Mélanchon soit pérenne au delà du résultat de 2017 ce qui reste à prouver) pose aussi problème mais jusqu'à preuve du contraire LFI se retrouve à ce jour isolé et sans le moindre accord électoral....