Après un petit round d'observation, UNC bien emmenée notamment par un Bacot dominant dessous (qui terminera à 15 pts 15 rbds) et un bon Manek creusent l'écart face à une équipe de Kansas très en difficulté pour pleinement entrer dans sa finale, balbutiante et prise de vitesse. Apparaissant un peu submergés par la dynamique adverse les joueurs de Kansas piétinent et chaque panier péniblement inscrit est une petite victoire. L'adresse parfois insolente du match contre Villanova n'est plus là. 25 pts inscrits par les Jayhawks à la pause, contre 40 pour UNC. Une stat est diffusée, sur le plus gros écart à la pause remonté dans une finale NCAA et je vois Loyola, 15 pts, et la date 1963, ah oui quand même.
Début de deuxième mi-temps, et là au bout de quelques actions on peut se dire que si l'exception confirme la règle, il y a donc des exceptions. Kansas revient sur le terrain avec un état d'esprit, des intentions, des solutions et les bons ajustements, équipe transfigurée, portée dans un premier temps par plusieurs points de Braun. Du jeu de transition, chaque mauvais repli est puni, l'adresse revient. Kansas raccroche le wagon à une dizaine de pts, puis 5, puis ça recolle et sur un gros shoot c'est UNC qui passe derrière. Au vu de ce renversement de dynamique je crains un peu que UNC soit submergé par la grosse vague tant ça doit être dur dans les têtes et tant il est facile de se désunir et exploser. D'autant plus que Bacot et Manek se font plus discrets, Love n'y est pas, quand en face le duo Agbaji-McCormack tient son rang et pèse toujours plus au fur et à mesure que le match avance avec le reste des troupes au diapason.
Et le scénario idéal arrive, UNC se remet la tête à l'endroit, malgré un Caleb Love ni inspiré ni en réussite (et cela sera jusqu'au bout), se remet à mieux défendre et tenir son rebond, et s'attache à mieux maitriser son tempo offensif, revenir aux fondamentaux. Davis à la mène taille patron et apporte un scoring précieux et, comme Braun côté Kansas en début de période, c'est Puff Johnson un joueur de sortie de banc qui se distingue en apportant énergie et quelques paniers importants. Deux équipes qui jouent les yeux dans les yeux, et ça sera le cas jusque dans les dernières secondes. A noter côté Kansas le très bon match en deuxième mi-temps de Remy Martin qui met une quinzaine de pts en sortie de banc.
Difficile de trouver un tournant dans un match qui sur les dernières minutes pouvait basculer sur un rien. Mais dans le finish un fait majeur arrive, comme un symbole, l'indispensable intérieur de UNC Armando Bacot déjà touché à la cheville le match précédent se blesse encore à la cheville et sort, à 40 secondes de la fin. A ce moment là de mémoire il y a +1 Kansas. Manek doit s'y coller dessous en défense sur McCormack, possession Kansas qui logiquement ne se presse pas et installe son système, cherche, et trouve parfaitement son pivot qui fait exactement le job attendu, il poste, se retourne, Manek fait bien ce qu'il peut pour défendre, mais ça rentre, +3 et dans les 20 secondes à jouer. Derrière Caleb Love au bout de 5 ou 6 secondes de possession tente un shoot difficile, loin derrière l'arc, raté, précipité. Rebond confus, qui retombe dans les mains de UNC, nouvelle tentative à 3 pts de Puff Johnson, raté, presque air ball, Manek encore au rbd off qui veut ressortir dans le corner...direct en touche. Moins de 5 secondes à l'horloge, +3 balle Kansas, autant dire qu'il "suffit" d'assurer la remise et ne pas trembler sur la ligne de LF derrière, ça peut foirer mais position plus enviable que UNC qui est dos au mur. Remise en jeu exécutée nickel pour un joueur en pleine course déjà arrivé quasi ligne médiane quand un joueur adverse fait faute...c'était sans compter sur un truc un peu rigide intellectuellement dont le but est de délimiter la zone du terrain, la ligne



J'ai passé un excellent moment devant ce match, et je laisse le soin à visiteur de faire un recap plus technique, analytique, synthétique, en bref moins bordélique
