Poésie

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visiteur
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Poésie

Message par visiteur »

J'ai trouvé étonnant que, dans cette partie du forum visitée pourtant par des poètes, il n'y ait pas un lieu où l'on puisse venir déposer quelques vers qui vous poursuivent pendant très longtemps après les avoir appris enfant ou découverts plus tardivement à l'occasion de lectures.

Juste un lieu où chacun vienne faire découvrir ou partager quelques mots qui l'ont touché que ce soit pour une question d'esthétique ou tout autre motif.

Pour ouvrir le post, je citerai un poème très connu de Baudelaire qui tranche avec son oeuvre tourmentée et d'où il émane une sérénité étonnante.

L'Invitation au Voyage.

Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller vivre là bas ensemble!
Aimer à loisir
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traitres yeux,
Brillant à travers leurs larmes

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Voir sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe, calme et volupté.


Extrait des Fleurs du mal, Spleen et Idéal.
sirjam
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Re: Poésie

Message par sirjam »

p'tit dem, t a de la concurrence :mrgreen:
chezwam83
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Re: Poésie

Message par chezwam83 »

visiteur a écrit :J'ai trouvé étonnant que, dans cette partie du forum visitée pourtant par des poètes, il n'y ait pas un lieu où l'on puisse venir déposer quelques vers qui vous poursuivent pendant très longtemps après les avoir appris enfant ou découverts plus tardivement à l'occasion de lectures.

Juste un lieu où chacun vienne faire découvrir ou partager quelques mots qui l'ont touché que ce soit pour une question d'esthétique ou tout autre motif.

Pour ouvrir le post, je citerai un poème très connu de Baudelaire qui tranche avec son oeuvre tourmentée et d'où il émane une sérénité étonnante.

L'Invitation au Voyage.

Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller vivre là bas ensemble!
Aimer à loisir
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traitres yeux,
Brillant à travers leurs larmes

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Voir sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe, calme et volupté.


Extrait des Fleurs du mal, Spleen et Idéal.
Ha ca me rappelle le francais au lycée ... D'ailleurs j'avais etudié ce poeme ... Ha Baudelaine ! :mrgreen:
Mais il me semble qu'il existe deja un topic poésie dans les limbes du forum ...
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Rdp49
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Re: Poésie

Message par Rdp49 »

La première fois que je t'ai vu,
D'amour j'étais dépourvu.
Du soir au matin,
J'embrassais ma bouteille de vin.
J'embrasais mon cœur
Avec des verres de Ricard,
J'avais aussi des rencards
Avec des bols de liqueur.
Mais il y eut ce soir là,
Dans un bar de Sarlat,
Pour boire un coup j'étais venu,
Mais lorsque je t'ai aperçue,
Sur moi ma bouteille s'est renversée,
C'est alors que tu m'as remarqué.
À la place du cœur une tache
De vin, de grenache.
Alors de moi tu t'es approchée,
Et là, tu m'as déclaré :
"Ouh put... tu pues de la goule,
Du goulot tu refoules !"
chezwam83
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Re: Poésie

Message par chezwam83 »

Rdp49 a écrit :La première fois que je t'ai vu,
D'amour j'étais dépourvu.
Du soir au matin,
J'embrassais ma bouteille de vin.
J'embrasais mon cœur
Avec des verres de Ricard,
J'avais aussi des rencards
Avec des bols de liqueur.
Mais il y eut ce soir là,
Dans un bar de Sarlat,
Pour boire un coup j'étais venu,
Mais lorsque je t'ai aperçue,
Sur moi ma bouteille s'est renversée,
C'est alors que tu m'as remarqué.
À la place du cœur une tache
De vin, de grenache.
Alors de moi tu t'es approchée,
Et là, tu m'as déclaré :
"Ouh put... tu pues de la goule,
Du goulot tu refoules !"
Mephisto ? Zamal ? :mrgreen:
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KRUPA MVP
visiteur
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Re: Poésie

Message par visiteur »

chezwam83 a écrit : Ha ca me rappelle le francais au lycée ... D'ailleurs j'avais etudié ce poeme ... Ha Baudelaine ! :mrgreen:
Mais il me semble qu'il existe deja un topic poésie dans les limbes du forum ...
Je l'ai pas trouvé! :mrgreen:
Fais gaffe je suis tenace, tu vas en bouffer du poème!
Comme j'ai trouvé un adepte du romantisme juste au dessus, il me semble que pour équilibrer les choses, il faille faire appel à un grand pro pour lutter! Voila qui rappellera vos souvenirs de brevet des collèges...

Le Lac

Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour?

O lac! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde! Je viens seul m'assoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir!

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes;
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il? Nous voguions en silence;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots:

"O temps, suspends ton vol! et vous, heures propices,
Suspendez votre cours!
Laissez nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours!

Assez de malheureux ici bas vous implorent:
Coulez, coulez pour eux;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent;
Oubliez les heureux.

Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit;
Je dis à cette nuit: "sois plus lente"; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

Aimons donc, aimons donc! de l'heure fugitive,
Hâtons nous, jouissons!
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive;
Il coule, et nous passons!"

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse vers le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur?

Hé quoi! n'en pourrons nous fixer au moins la trace?
Quoi? Passés pour jamais? quoi! tout entiers perdus?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus?

Eternité, néant, passé, sombres abîmes
Que faites vous des jours que vous engloutissez?
Parlez: nous rendrez vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez?

O lac! Rochers muets! grottes! forêt obscure!
Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir!

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux!

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés!

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou respire,
Tout dise: "Ils ont aimé!"

Alphonse de Lamartine
Plongeon
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Re: Poésie

Message par Plongeon »

un truc surréaliste de Paul Eluard:

La terre est bleue

La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s'entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d'alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d'indulgence
À la croire toute nue.

Les guêpes fleurissent vert
L'aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.

Oeil de sourd
Faites mon portait.
Il se modifiera pour remplir tous les vides.
Faites mon portrait sans bruit, seul le silence,
A moins que - s'il - sauf - excepté -
Je ne vous entends pas.

Il s'agit, il ne s'agit plus.
Je voudrais ressembler -
Fâcheuse coïncidence, entre autres grandes affaires.
Sans fatigue, têtes nouées
Aux mains de mon activité.

- 1929 -

Ce poème provient du recueil intitulé " L'amour la poésie "


l'avait trop fûmé?
:mrgreen:
caneton-ourson-saumon...
le viok masters? le seul où le ralenti est en direct!

...i think kloug...
bonstre
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Re: Poésie

Message par bonstre »

Azur ! nos bêtes sont bondées d'un cri !
Je m'éveille, songeant au fruit noir de l'Anibe dans sa cupule verruqueuse
et tronquée... Ah bien ! les crabes ont dévoré tout un arbre à fruits mous.
Un autre est plein de cicatrices, ses fleurs poussaient, succulentes, au tronc.
Et un autre, on ne peut le toucher de la main, comme on prend à témoin, sans qu'il pleure aussitôt de ces mouches, couleurs !...
Les fourmis courent en deux sens.
Des femmes rient toutes seules dans les abutilons, ces fleurs jaunes-tachées-de-noir-pourpre-à-la-base que l'on emploie dans la diarrhée des bêtes à cornes...
Et le sexe sent bon.
La sueur s'ouvre un chemin frais.
Un homme seul mettrait son nez dans le pli de son bras.
Ces rives gonflent, s'écroulent sous des couches d'insectes aux noces saugrenues. La rame a bourgeonné dans la main du rameur.
Un chien vivant au bout d'un croc est le meilleur appât pour le requin...
- Je m'éveille songeant au fruit noir de l'Anibe; à des fleurs en paquets sous l'aisselle des feuilles


les puristes reconnaitrons :mrgreen:
mephisto
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Localisation : Latitude : 48.9 Longitude : 2.283333
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Re: Poésie

Message par mephisto »

Je m’endormais heureux apaisé insouciant
Lorsque ton corps de rêve contre moi ce collait
Mes rêves étaient paisibles en couleurs et joyeux
Quand ta peau nue nacrée de désir m’annexait

L’odeur de ton corps appel au sexe aux sentiments
Ta présence apaisante comme celle d’une maman
Tes petits seins si ferme dans mon dos très présents
Ta fine toison imberbe sur mes reins caressant

Tes doigts longs et vicieux qui parcourait mon corps
Se promenaient sur ma verge, mon ventre et mon dos
J’étais propriétaire du plus beau des trésors
Et parfois nous baisions pire que des animaux

Sur la pointe si fine de tes tétons bandés
Ma langue toujours taquine aimait se promener
Sur ton ventre si doux l’oreille j’aimais poser
Pour entendre l’amour y vivre y évoluer

Dans le temple secret de ta close pyramide
Je suis venu me perdre a de maintes occasion
Mais ne va donc pas croire que ma langue perfide
Révèlera dans l’écrit ce qu’en cache le fond

Ces tremblements de corps sur l’échelle de richter
Séismes de nos orgasmes dans ces zones dévastées
Les secousses sexmiques que nous avons su faire
On fait hurler de rage des voisins esseulés

Jamais en tant d’années je n’ai vécu d’orgasmes
Aussi fort aussi grand aussi beau aussi vrais
Plus jamais aucun corps ne provoquera de spasmes
Aussi intensément ressenti je promets
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Nuno
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Localisation : avec Kloug ...RIP pov' con

Re: Poésie

Message par Nuno »

visiteur a écrit :
chezwam83 a écrit :
Mais il me semble qu'il existe deja un topic poésie dans les limbes du forum ...
Je l'ai pas trouvé! :mrgreen:
je confirme :mrgreen:
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la viande c'est la force
Dark Vador était un Eagles c'est Jiaw qui me l'a dit ...
P'tit Dem' fan de Fred
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Localisation : D'retour dans sa champagne... Mais toujours a 100% avec Wowo !!

Re: Poésie

Message par P'tit Dem' fan de Fred »

euh moi aussi je confirme :roll:
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Je veux les même chaussettes que Fred Moncade !!! :mrgreen:
nutz
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Re: Poésie

Message par nutz »

P'tit Dem' fan de Fred a écrit :euh moi aussi je confirme :roll:
J'avais 5 min à perdre :oops: :mrgreen: il se trouve page 6 :roll:
P'tit Dem' fan de Fred
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Localisation : D'retour dans sa champagne... Mais toujours a 100% avec Wowo !!

Re: Poésie

Message par P'tit Dem' fan de Fred »

arf t'étais pas obligé :oops: :oops: :oops: :oops: :oops:
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Je veux les même chaussettes que Fred Moncade !!! :mrgreen:
visiteur
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Re: Poésie

Message par visiteur »

Rude semaine, envie de défoulement, rien de tel qu'un moraliste du grand siècle et sa subtile ironie devant les inepties des temps... Dire qu'un ancien collègue était tout fier en endossant le rôle de la mouche... Il n'y a plus rien à faire dans ces cas là... :mrgreen:

Le Coche et la Mouche

Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,
Et de tous les côtés au soleil exposé,
Six forts Cheveaux tiraient un Coche.
Femmes, Moine, Vieillards, tout était descendu.
L'attelage suait, soufflait, était rendu.
Une mouche survient, et des Cheveaux s'approche;
Prétend les animer par son bourdonnement;
Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment
Qu'elle fait aller la machine,
S'assied sur le timon, sur le nez du Cocher;
Aussitôt que le char chemine,
Et qu'elle voit les gens marcher,
Elle s'en attribue uniquement la gloire;
Va, vient, fait l'empressée; il semble que soit
Un sergent de bataille allant en chaque endroit
Faire avancer ses gens, et hâter la victoire.
La mouche en ce commun besoin
Se plait qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin;
Qu'aucun n'aide aux Chevaux à se tirer d'affaire.
Le Moine disait son bréviaire;
Il prenait bien son temps! Une femme chantait;
C'était bien de chansons qu'il s'agissait!
Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles,
Et fait cent sottises pareilles.
Après bien du travail le Coche arrive en haut.
Respirons maintenant, dit la mouche aussitôt:
J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.
ça, messieurs les Chevaux, payez moi de ma peine.

Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires:
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés


Jean de la Fontaine
visiteur
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Re: Poésie

Message par visiteur »

Tiens l'autre matin j'écoutais un zouave du Giec parlant doctement du réchauffement climatique alors même que l'on vient de connaître l'hiver le plus rigoureux depuis 1/4 de siècle et en entendant ce docte personage, je me disais que lui au moins, dans 4 siècles, il aurait totalement disparu sans laisser la moindre trace sur la mémoire humaine... :mrgreen:
Au moins, quand on s'épanche sur les variations de températures du globe, on peut se référer à quelqu'un qui lui vit toujours grâce à un talent certain...

Ballade des Dames du temps jadis

Dites moi où, n'en quel pays
Est Flora la belle Romaine,
Archipiade ne Thaïs
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine
Mais où sont les neiges d'antan?

Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Abélard à Saint Denis?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la royne
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine?
Mais où sont les neiges d'antan?

La Reine Blanche lis
Qui chantait à voix de seraine,
Berthe au grand pied, Bietris, Alis,
Haremburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen;
Où sont-ils, où, Vierge souvraine?
Mais où sont les neiges d'antan?

Prince, n'enquérez de semaine
Où elles sont, ni de cet an
Qu'à ce refrain ne vous ramène:
Mais où sont les neiges d'antan?

François Villon
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