Vie éco-politico-sociale [suite]

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Bagouvic
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Re: Vie éco-politico-sociale [suite]

Message par Bagouvic »

visiteur a écrit : sam. 03 déc. 2022 15:59 Tu parles de principe de réalité, le principe de réalité que les USA doivent intégrer c'est que la Russie a violé les frontières d'un Etat souverain pour le mettre sous sa coupe dans un premier temps puis envahir une partie importante de son territoire dans un second. Le principe de réalité c'est que si cet Etat le fait pour l'Ukraine il peut le répéter pour n'importe qui d'où le principe de réalité, le seul qui vaille à mes yeux qui est de s'armer et de s'organiser pour être en mesure de le combattre et d'armer et organiser l'Ukraine pour qu'elle soit en mesure de le renvoyer au-delà de ses frontières....Vaste sujet en lui même, s'agissant entre autre de la péninsule de Crimé...
Par principe de réalité j'entends qu'il y a une différence entre ce qu'on veut faire et ce qu'on peut faire, entre la résolution idéale qu'on estime souhaitable et ce qui est le plus plausible. Pour l'instant, qu'il s'agisse de l'aide en armement-renseignement US, ou du train de sanctions économiques de ceux qui n'ont pas grand chose d'autre à proposer (et s'en prennent en partie les effets dans le nez en plus), personne n'est dans une position de rendre son action déterminante. Ou alors il faut assumer le fait de prendre part pleinement, et en tirer toutes les conséquences sur les actions à mener. Sauf que la marge de manœuvre restante, elle est mince jusqu'à l'entrée effective dans le conflit sur le terrain.

Le principe de réalité c'est aussi constater que des conflits, des violations manifestes du droit international, des interventions sans mandat, y'en a eu quelques uns ces dernières décennies même récemment, qu'il s'agisse de la Russie mais pas que, loin de là, avec des réponses très variables selon les intérêts des uns et des autres, voire une totale indifférence. Et que le droit international est ce qu'il est, il n'est pas réellement coercitif, il n'est respecté que sur la bonne volonté, et/ou par la capacité de le faire appliquer par ceux qui en ont les moyens (en étant parfois bien tordu dans tous les sens quand ça arrange soit dit en passant).

Par ailleurs, je l'ai déjà dit mais le volet "guerre contre l'ouest" ou reconstitution de l'empire, où on s'imagine l'armée russe attaquer à tout va, ça ne repose sur rien de concret, et ce d'autant plus quand on voit ce qu'ils sont à peine capables de faire en Ukraine. C'est de la communication, autant côté russe qu'occidental. Chacun donne à ce conflit la dimension qu'il entend lui donner.
visiteur
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Message par visiteur »

Bagouvic a écrit : mar. 06 déc. 2022 18:21

Par principe de réalité j'entends qu'il y a une différence entre ce qu'on veut faire et ce qu'on peut faire, entre la résolution idéale qu'on estime souhaitable et ce qui est le plus plausible. Pour l'instant, qu'il s'agisse de l'aide en armement-renseignement US, ou du train de sanctions économiques de ceux qui n'ont pas grand chose d'autre à proposer (et s'en prennent en partie les effets dans le nez en plus), personne n'est dans une position de rendre son action déterminante. Ou alors il faut assumer le fait de prendre part pleinement, et en tirer toutes les conséquences sur les actions à mener. Sauf que la marge de manœuvre restante, elle est mince jusqu'à l'entrée effective dans le conflit sur le terrain.

Le principe de réalité c'est aussi constater que des conflits, des violations manifestes du droit international, des interventions sans mandat, y'en a eu quelques uns ces dernières décennies même récemment, qu'il s'agisse de la Russie mais pas que, loin de là, avec des réponses très variables selon les intérêts des uns et des autres, voire une totale indifférence. Et que le droit international est ce qu'il est, il n'est pas réellement coercitif, il n'est respecté que sur la bonne volonté, et/ou par la capacité de le faire appliquer par ceux qui en ont les moyens (en étant parfois bien tordu dans tous les sens quand ça arrange soit dit en passant).

Par ailleurs, je l'ai déjà dit mais le volet "guerre contre l'ouest" ou reconstitution de l'empire, où on s'imagine l'armée russe attaquer à tout va, ça ne repose sur rien de concret, et ce d'autant plus quand on voit ce qu'ils sont à peine capables de faire en Ukraine. C'est de la communication, autant côté russe qu'occidental. Chacun donne à ce conflit la dimension qu'il entend lui donner.
Je suis en désaccord avec toi, car avec ce que tu appelles principe de réalité, on ne fait rien, on regarde et on geint... Il n'y a sans doute pas d'idéalisme à ce que l'on fait mais en armant, en conseillant les militaires ukrainiens, l'armée russe est en échec, en ce sens qu'après près d'un an de combat elle ne contrôle pas les territoires qu'elle occupe. ça c'est déjà déterminant, tu m'aurais dit ça en février, je t'aurais ri au nez, même en connaissant les déboires historiques des Russes dans les conflits face à des armées... organisées quand ils ne sont pas armés par les US....

La marge de manoeuvre existe, il faut savoir l'utiliser, ce qui en revanche me laisse fort dubitatif c'est quid ce que l'on veut... Par on, je veux dire les pays qui aident l'Ukraine, et si "on' ne sait pas ce qu'il veut, c'est que probablement il existe des différence dans "on", même si on résume "on" par l'administration américaine dont je ne suis pas sûr que la vision soit si claire....

Il y'a une grosse différence entre les limites du droit international et ce qu'il se passe aujourd'hui, c'est que le pays qui viole le droit international est une puissance nucléaire étant dans les 5 membres permanents de l'ONU.... Je ne crois pas que personne n'ait appelé les Russes à intervenir en Ukraine, en tout cas personne qui n'ait la moindre reconnaissance à le faire de façon juridique....

Enfin, quand on voit ce que fait Poutine (et qui n'est pas que le fait de Poutine mais probablement une vision largement partagée du cercle dirigeant russe...) depuis 20 ans, on est quand même en droit de s'interroger sur les limites qu'il se fixe et comme je n'ai pas envie que l'on s'interroge pendant des années, il n'y a rien d'autre à faire que de s'armer dans le but de parer à toute éventualité. On est effectivement sur du temps long, mais s'imaginer que ce qui se passe en Ukraine ne nous concerne pas est parfaitement illusoire.... Voir ce type de discours entonné par une partie significative de la classe politique française m''horripile au plus haut point, son fantasme russophile m'exaspère même totalement....
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Re: Vie éco-politico-sociale [suite]

Message par Gavia arctica »

corrompue par l’envahisseur? opportunisme populiste? bêtise angélique? un peu de tout ça…

y a wagner côté russe…

les US n’ont qu’à créer wayne (associés aux français de vaine évidemment dirigés par sos 171), les installer discrètement en ukraine, puis foutre sur la gueule des troupes poutiniennes…

après on remonte jusqu’à poutine en drakkar, et on le mène en bateau jusqu’à la haye pour le juger dans un cirque monté pour l’occasion par zavatta…

quitte à être idéaliste autant s’amuser…

en vérité je pense qu’on pourra bientôt prendre plus de risques au vu des crimes de guerre russes, qui vont continuer dans l’indécence la plus cynique…
Bagouvic
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Message par Bagouvic »

visiteur a écrit : mer. 07 déc. 2022 0:01 Je suis en désaccord avec toi, car avec ce que tu appelles principe de réalité, on ne fait rien, on regarde et on geint... Il n'y a sans doute pas d'idéalisme à ce que l'on fait mais en armant, en conseillant les militaires ukrainiens, l'armée russe est en échec, en ce sens qu'après près d'un an de combat elle ne contrôle pas les territoires qu'elle occupe. ça c'est déjà déterminant, tu m'aurais dit ça en février, je t'aurais ri au nez, même en connaissant les déboires historiques des Russes dans les conflits face à des armées... organisées quand ils ne sont pas armés par les US...

La marge de manoeuvre existe, il faut savoir l'utiliser, ce qui en revanche me laisse fort dubitatif c'est quid ce que l'on veut... Par on, je veux dire les pays qui aident l'Ukraine, et si "on' ne sait pas ce qu'il veut, c'est que probablement il existe des différence dans "on", même si on résume "on" par l'administration américaine dont je ne suis pas sûr que la vision soit si claire....
Je ne trouve pas qu'actuellement on ne fasse que regarder, l'Ukraine est largement soutenue, et c'est déterminant dans sa résistance, c'est même fondamental, ils n'en seraient pas là sans ça. Après une marge de manœuvre existe peut être sans entrer frontalement en conflit ouvert, j'avoue que j'ai du mal à voir une marge importante. Quant à savoir ce qu'on veut, ou ce qu'en fait les USA veulent, ils ont clairement affiché leur position, celle de l'aide aux ukrainiens pour retrouver les frontières antérieures au 24 février dernier, ce qui tacitement exclu la question de la Crimée et tend à refréner quelques ardeurs de frappes qui toucheraient le sol russe. Forcément cette position c'est du temps long. Ce n'est pas pour autant contraire aux intérêts américains d'agir comme ça, vu le contexte énergétique, la faiblesse diplomatique des européens, l’affaiblissement progressif russe, le temps joue même pour eux. Certains y voient même "the perfect war". Après y'a les intérêts ukrainiens, évidemment, mais j'en reviens à ce que je disais, parfois il y a ce qu'on veut, et parfois on fait comme on peut...
visiteur a écrit : mer. 07 déc. 2022 0:01Il y'a une grosse différence entre les limites du droit international et ce qu'il se passe aujourd'hui, c'est que le pays qui viole le droit international est une puissance nucléaire étant dans les 5 membres permanents de l'ONU.... Je ne crois pas que personne n'ait appelé les Russes à intervenir en Ukraine, en tout cas personne qui n'ait la moindre reconnaissance à le faire de façon juridique....
Cela dépend de quel point de vue on se place, celui de la morale ou du droit. Une puissance nucléaire (et même deux) qui envahit un territoire étranger, fait des frappes et déloge un dirigeant d'un pays souverain, sans motif recevable, et donc sans aucun mandat pour intervenir, cela s'est produit il y a moins de 20 ans sous les administrations Bush Jr et Blair. Pas comparable me diras-tu, effectivement les US n'ont pas attaqué le Mexique ou le Canada pour bouffer du terrain et planter un drapeau. Il n'en reste pas moins qu'au regard du droit international, c'est une violation très grave au même titre que "l'opération spéciale" des russes, personne ne peut s'autoriser à attaquer un pays souverain sans mandat international, où que se trouve et quel que soit ce pays. Et parfois niveau torsion du droit on a vu des situations discutables, comme l'intervention décidée par Sarkozy en Libye (et pour quel brillant résultat d'ailleurs...). L'un n'excuse pas l'autre ou ne le légitime, bien évidemment. Mais ça entre forcément en ligne de compte dans l'appréciation des choses, notamment le regard hors occident.
visiteur a écrit : mer. 07 déc. 2022 0:01Enfin, quand on voit ce que fait Poutine (et qui n'est pas que le fait de Poutine mais probablement une vision largement partagée du cercle dirigeant russe...) depuis 20 ans, on est quand même en droit de s'interroger sur les limites qu'il se fixe et comme je n'ai pas envie que l'on s'interroge pendant des années, il n'y a rien d'autre à faire que de s'armer dans le but de parer à toute éventualité. On est effectivement sur du temps long, mais s'imaginer que ce qui se passe en Ukraine ne nous concerne pas est parfaitement illusoire.... Voir ce type de discours entonné par une partie significative de la classe politique française m''horripile au plus haut point, son fantasme russophile m'exaspère même totalement....
Je n'ai pas dit que cela ne nous concernait pas, ne serait-ce que géographiquement puisque c'est aux portes de deux organisations supranationales dont la majeure partie de l'Europe dépend (UE et OTAN), mais qu'entre se sentir concerné et imaginer la grande guerre de civilisations ou la WWIII, il y a un pas que perso je ne franchis pas. Peut être à tort, mais peut être pas. Justement si on contextualise tout ça, depuis la fin de la guerre froide, puis 10 ans après à l’arrivée de Poutine au pouvoir en Russie, il y a plusieurs choses à constater qui sans tout justifier expliquent quand même en partie comment à ce jour on peut en arriver à un tel niveau d'hostilité, au moins symbolique. La position russe par rapport à la zone tampon si on peut dire entre l'ex RDA et sa propre frontière, donc le bloc de pays ex soviétiques, qui consiste à être farouchement opposé à y voir l'OTAN s'étendre, ce n'est pas une nouvelle lubie poutinienne, c'était la position de Gorbatchev, celle d'Eltsine malgré le soutien clair que lui apportait Washington, on ne parle pas de trois tyrans successifs, mais de dirigeants qui ont certes le point commun d'être tous d'anciens (ou nostalgiques) de l'URSS mais des personnages tout de même bien différents. L'arrivée de Poutine correspond grosso modo à la première phase d'extension de l'OTAN, suivie très rapidement par plusieurs autres (dans un contexte de mise en tension des US avec les évènements de 2001 aussi). Les dirigeants russes, et Poutine n'en était que le plus gradé mais pas le seul à le penser, ont été ignorés, laissés hors champs de toute discussion, soigneusement écartés de toute possible entente (illusoire peut être on ne saura jamais) avec les pays majeurs d'Europe de l'Ouest, parce que la Russie aux yeux des premiers décideurs n'était plus rien, plus un régime impériale, pas une puissance économique, plus une puissance militaire. Et je ne suis même pas sûr qu'ils auraient été davantage considérés avec le Dalaï Lama au pouvoir. Beaucoup de libertés ont été prises aussi notamment au niveau maritime avec une présence massive dans certaines zones dont la justification était discutable, et n'aurait absolument pas été considéré comme tolérable dans le sens contraire. Sauf que le pays en question, il n'était pas interdit de penser qu'un jour il se réveillerait (il se réarmait déjà très ostensiblement), qu'il n'aurait peut être pas complètement tourné la page, converti par miracle à la mondialisation heureuse et au multilatéralisme, et qu'il estimerait qu'au vu des trois décennies écoulées il n'avait que faire des interlocuteurs de l'ouest. Et pour finir ce qui me fait penser qu'il y a plus de chances que le conflit actuel reste localisé que l'inverse, c'est que d'une part tout montre que les russes se gardent bien de tout risque d'entrer frontalement par quelque moyen que ce soit en conflit avec un membre de l'OTAN, d'autre part l'évènement qui a fait le premier point de bascule est clairement la révolte de Maïdan de 2014 (donc une question tripartite en Ukraine-Russie et présence militaire diplomatique importante US à Kiev) pas une volonté affichée de reconstruire l'ex empire comme d'aucuns le présente en s’emballant un peu beaucoup. Le jusqu'au boutisme avec lequel Poutine entend maintenir la sphère d'influence russe "traditionnelle" a sans doute quelque chose d'absurde, de totalement déraisonnable, désuet et anachronique aussi par rapport à ce qu'est la Russie de 2022 et la réalité des pays autour qui même perdus n'en deviennent pas pour autant des menaces vitales, mais cette question des zones d'influence a toujours été centrale dans les conflits, armées ou d'autres natures (la guerre économique c'est largement ça aussi).
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Bagouvic a écrit : mer. 07 déc. 2022 14:30

Je ne trouve pas qu'actuellement on ne fasse que regarder, l'Ukraine est largement soutenue, et c'est déterminant dans sa résistance, c'est même fondamental, ils n'en seraient pas là sans ça. Après une marge de manœuvre existe peut être sans entrer frontalement en conflit ouvert, j'avoue que j'ai du mal à voir une marge importante. Quant à savoir ce qu'on veut, ou ce qu'en fait les USA veulent, ils ont clairement affiché leur position, celle de l'aide aux ukrainiens pour retrouver les frontières antérieures au 24 février dernier, ce qui tacitement exclu la question de la Crimée et tend à refréner quelques ardeurs de frappes qui toucheraient le sol russe. Forcément cette position c'est du temps long. Ce n'est pas pour autant contraire aux intérêts américains d'agir comme ça, vu le contexte énergétique, la faiblesse diplomatique des européens, l’affaiblissement progressif russe, le temps joue même pour eux. Certains y voient même "the perfect war". Après y'a les intérêts ukrainiens, évidemment, mais j'en reviens à ce que je disais, parfois il y a ce qu'on veut, et parfois on fait comme on peut
Je ne trouve pas non plus parce que justement on n'a pas appliqué le principe de réalité, on s'est dit on arme et on verra où ça nous mène car on appliqué le principe de défense de l'Etat attaqué.... Je suis plus dubitatif sur ce que tu écris sur les frontières de l'Ukraine antérieures au 24 février, car, à ma connaissance, la Crimée fait partie de l'Ukraine depuis sa reconnaissance comme Etat souverain en 1991, je n'ai pas entendu que les frontières ukrainiennes aient fait l'objet d'une modification si ce n'est de fait par Moscou mais que personne n'a reconnu (et s'est bien entendu dispenser de ne pas condamner...)
Bagouvic a écrit : mer. 07 déc. 2022 14:30


Cela dépend de quel point de vue on se place, celui de la morale ou du droit. Une puissance nucléaire (et même deux) qui envahit un territoire étranger, fait des frappes et déloge un dirigeant d'un pays souverain, sans motif recevable, et donc sans aucun mandat pour intervenir, cela s'est produit il y a moins de 20 ans sous les administrations Bush Jr et Blair. Pas comparable me diras-tu, effectivement les US n'ont pas attaqué le Mexique ou le Canada pour bouffer du terrain et planter un drapeau. Il n'en reste pas moins qu'au regard du droit international, c'est une violation très grave au même titre que "l'opération spéciale" des russes, personne ne peut s'autoriser à attaquer un pays souverain sans mandat international, où que se trouve et quel que soit ce pays. Et parfois niveau torsion du droit on a vu des situations discutables, comme l'intervention décidée par Sarkozy en Libye (et pour quel brillant résultat d'ailleurs...). L'un n'excuse pas l'autre ou ne le légitime, bien évidemment. Mais ça entre forcément en ligne de compte dans l'appréciation des choses, notamment le regard hors occident.
Même si je comprends ton argumentation d'un point de vue juridique, ne pas oublier que la seconde est largement une intervention humanitaire, même si la façon dont elle s'est étendue ne correspondait sans doute pas au but initial et que la première fait partie de cette façon dont les USA ont envie de faire le gendarme du monde chez certains grands méchants... On peut penser ce qu'on veut de l'intervention américaine en Irak, je ne suis pas de ceux qui pleurent la mort de Saddam Hussein ce qui ne légitime pas l'opération en question... La grosse différence c'est qu'aujourd'hui c'est une démocratie qui est attaquée et ça pèse lourdement dans mon jugement de la chose...

Bagouvic a écrit : mer. 07 déc. 2022 14:30

Je n'ai pas dit que cela ne nous concernait pas, ne serait-ce que géographiquement puisque c'est aux portes de deux organisations supranationales dont la majeure partie de l'Europe dépend (UE et OTAN), mais qu'entre se sentir concerné et imaginer la grande guerre de civilisations ou la WWIII, il y a un pas que perso je ne franchis pas. Peut être à tort, mais peut être pas. Justement si on contextualise tout ça, depuis la fin de la guerre froide, puis 10 ans après à l’arrivée de Poutine au pouvoir en Russie, il y a plusieurs choses à constater qui sans tout justifier expliquent quand même en partie comment à ce jour on peut en arriver à un tel niveau d'hostilité, au moins symbolique. La position russe par rapport à la zone tampon si on peut dire entre l'ex RDA et sa propre frontière, donc le bloc de pays ex soviétiques, qui consiste à être farouchement opposé à y voir l'OTAN s'étendre, ce n'est pas une nouvelle lubie poutinienne, c'était la position de Gorbatchev, celle d'Eltsine malgré le soutien clair que lui apportait Washington, on ne parle pas de trois tyrans successifs, mais de dirigeants qui ont certes le point commun d'être tous d'anciens (ou nostalgiques) de l'URSS mais des personnages tout de même bien différents. L'arrivée de Poutine correspond grosso modo à la première phase d'extension de l'OTAN, suivie très rapidement par plusieurs autres (dans un contexte de mise en tension des US avec les évènements de 2001 aussi). Les dirigeants russes, et Poutine n'en était que le plus gradé mais pas le seul à le penser, ont été ignorés, laissés hors champs de toute discussion, soigneusement écartés de toute possible entente (illusoire peut être on ne saura jamais) avec les pays majeurs d'Europe de l'Ouest, parce que la Russie aux yeux des premiers décideurs n'était plus rien, plus un régime impériale, pas une puissance économique, plus une puissance militaire. Et je ne suis même pas sûr qu'ils auraient été davantage considérés avec le Dalaï Lama au pouvoir. Beaucoup de libertés ont été prises aussi notamment au niveau maritime avec une présence massive dans certaines zones dont la justification était discutable, et n'aurait absolument pas été considéré comme tolérable dans le sens contraire. Sauf que le pays en question, il n'était pas interdit de penser qu'un jour il se réveillerait (il se réarmait déjà très ostensiblement), qu'il n'aurait peut être pas complètement tourné la page, converti par miracle à la mondialisation heureuse et au multilatéralisme, et qu'il estimerait qu'au vu des trois décennies écoulées il n'avait que faire des interlocuteurs de l'ouest. Et pour finir ce qui me fait penser qu'il y a plus de chances que le conflit actuel reste localisé que l'inverse, c'est que d'une part tout montre que les russes se gardent bien de tout risque d'entrer frontalement par quelque moyen que ce soit en conflit avec un membre de l'OTAN, d'autre part l'évènement qui a fait le premier point de bascule est clairement la révolte de Maïdan de 2014 (donc une question tripartite en Ukraine-Russie et présence militaire diplomatique importante US à Kiev) pas une volonté affichée de reconstruire l'ex empire comme d'aucuns le présente en s’emballant un peu beaucoup. Le jusqu'au boutisme avec lequel Poutine entend maintenir la sphère d'influence russe "traditionnelle" a sans doute quelque chose d'absurde, de totalement déraisonnable, désuet et anachronique aussi par rapport à ce qu'est la Russie de 2022 et la réalité des pays autour qui même perdus n'en deviennent pas pour autant des menaces vitales, mais cette question des zones d'influence a toujours été centrale dans les conflits, armées ou d'autres natures (la guerre économique c'est largement ça aussi).
En fait dans ton argumentation, il y'a, me semble-t-il une contradiction majeure. Tu la présentes comme si l'OTAN était intervenue de son propre chef dans la zone d'influence russe... Mais est-ce que ce ne sont pas les pays libérés du joug russe, qui connaissant (et pas seulement du fait du l'empire communiste) l'impérialisme des russes au cours des siècles ont voulu trouver une protection pour justement se protéger d'un possible retournement de flamme à un moment ou à un autre d'autant qu'ils savaient pertinemment, que contrairement à l'Allemagne nazie, la décommunisation et la poursuite des ignominies de ce régime ne seraient pas réalisées?.... Alors peut être fallait-il entrer en communication avec les Russes en leur demandant ce que l'on fait des pays libérés de leur joug, mais ne les aurait-on par là même trahi?

Ta contradiction vient du fait qu'en affirmant que les Russes ne touchent pas au pays membres de l'OTAN, crois-tu véritablement que ces pays s'ils étaient restés en dehors n'auraient pas subi tôt ou tard le sort que subi l'Ukraine, particulièrement les pays baltes et bien évidemment la Pologne? La progression de l'OTAN n'est qu'une recherche de protection de ces peuples vis à vis d'une nation qui au cours des siècles a toujours montré sa volonté impérialiste et plus encore a soumis les populations conquises comme son propre peuple à l'arbitraire le plus répugnant....

Si l'on veut que le conflit reste justement localisé, il y'a intérêt à s'armer fissa pour être en mesure de faire face à un conflit conventionnel, à montrer notre volonté de sortir les Russes du territoire ukrainien, effectivement réfléchir à la façon dont la minorité russe des territoires ukrainiens peut vivre et s'organiser dans ces territoires (si tant qu'elle soit tentée d'y revenir si jamais l'armée ukrainienne parvenait à les reconquérir)

Les pays sous ancienne zone d'influence russe n'ont nullement envie de continuer à le demeurer car appartenir à ces zones ne leur ont apporté que la pauvreté et l'arbitraire le plus archaïque au long des siècles... Si ça plaît aux Russes de vivre de cette façon, grand bien leur fasse, mais chez eux....
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visiteur a écrit : ven. 09 déc. 2022 0:49 Je ne trouve pas non plus parce que justement on n'a pas appliqué le principe de réalité, on s'est dit on arme et on verra où ça nous mène car on appliqué le principe de défense de l'Etat attaqué.... Je suis plus dubitatif sur ce que tu écris sur les frontières de l'Ukraine antérieures au 24 février, car, à ma connaissance, la Crimée fait partie de l'Ukraine depuis sa reconnaissance comme Etat souverain en 1991, je n'ai pas entendu que les frontières ukrainiennes aient fait l'objet d'une modification si ce n'est de fait par Moscou mais que personne n'a reconnu (et s'est bien entendu dispenser de ne pas condamner...)
Sur la question des frontières je parle effectivement des frontières de fait et non de droit. Je reprends juste ce que j'ai pu entendre de différents intervenants de la diplomatie américaine notamment Blinken qui a dit que l'objectif était de permettre à l'Ukraine de revenir à la situation d'avant invasion de février, sans fixer un objectif de reprise de l'intégralité du territoire reconnu en droit. Mais ça peut évoluer, c'est juste que je n'entends personne d'autre que les ukrainiens parler de reprise de la Crimée (enfin dans ce qui sort officiellement évidemment).
visiteur a écrit : ven. 09 déc. 2022 0:49 En fait dans ton argumentation, il y'a, me semble-t-il une contradiction majeure. Tu la présentes comme si l'OTAN était intervenue de son propre chef dans la zone d'influence russe... Mais est-ce que ce ne sont pas les pays libérés du joug russe, qui connaissant (et pas seulement du fait du l'empire communiste) l'impérialisme des russes au cours des siècles ont voulu trouver une protection pour justement se protéger d'un possible retournement de flamme à un moment ou à un autre d'autant qu'ils savaient pertinemment, que contrairement à l'Allemagne nazie, la décommunisation et la poursuite des ignominies de ce régime ne seraient pas réalisées?.... Alors peut être fallait-il entrer en communication avec les Russes en leur demandant ce que l'on fait des pays libérés de leur joug, mais ne les aurait-on par là même trahi?

Ta contradiction vient du fait qu'en affirmant que les Russes ne touchent pas au pays membres de l'OTAN, crois-tu véritablement que ces pays s'ils étaient restés en dehors n'auraient pas subi tôt ou tard le sort que subi l'Ukraine, particulièrement les pays baltes et bien évidemment la Pologne? La progression de l'OTAN n'est qu'une recherche de protection de ces peuples vis à vis d'une nation qui au cours des siècles a toujours montré sa volonté impérialiste et plus encore a soumis les populations conquises comme son propre peuple à l'arbitraire le plus répugnant....
Si c'est ce ce que j'ai écrit laisse penser cela, alors effectivement il faut que je précise. Je n'affirme pas que c'est l'OTAN qui seule dans son coin décide d'un coup de s'étendre, bien sûr qu'à la base les pays concernés sont demandeurs. Ils étaient demandeurs d'ailleurs de toute possibilité de rapprochement avec l'ouest au sortir de la guerre froide, économiquement, diplomatiquement, militairement, etc. Logique vu d'où ils sortaient, et il suffisait de voir le côté RFA et le côté RDA pour avoir une idée très claire de celui vers qui il fallait aller. Mais je me place du point de vue du décideur, pas du demandeur. Et cette décision c'est bien l'OTAN qui la prend, largement sous impulsion américaine, c'est un fait. Si je centre la question essentiellement entre USA, Russie et les quelques grands pays européens de l'ouest, c'est parce qu'en pratique ce sont eux qui dessinent les contours de ce qui se passe, y compris parfois pour et à la place des autres. Que cela soit décisif dans le comportement actuel russe, j'en sais rien c'était un exemple de friture sur la ligne récurrent entre ouest et russes (celui autour du parapluie nucléaire US en était un autre important). Il y en a eu d'autres qui ont mis à mal les tentatives de coopération et d'implication de la Russie dans ce qu'on pourrait appeler comme on entend parfois une "architecture de défense européenne" (majoritairement par le comportement de la Russie c'est sûr, mais pas exclusivement, l'histoire des divers textes internationaux est très touffue d'ailleurs et d'autres qu'eux n'ont pas brillé par leur bonne foi).

Est-ce que l'Ukraine est attaquée parce qu'elle n'est pas encore dans l'OTAN et que la fenêtre de tir est encore ouverte ? Est-ce que les autres pays de l'est ne sont protégés d'une attaque que parce qu'ils en font partie ? On va vite vers la politique fiction. Lors de l'entrée de nombreux pays, notamment les baltes, la Russie n'a pas semblé tomber de sa chaise, c'était presque acté comme quelque chose de prévisible qui arriverait à un moment, la sphère d'influence politique était déjà largement perdue. Mêler les situations de l'Ukraine et de tout le reste des pays de l'est, c'est à mon sens un raccourci. Comme disait Brzezinski, avec l'Ukraine la Russie est un empire, sans elle elle n'est qu'un pays. Ce pays (dont on comprend par le discours Poutinien que la Russie conteste la légitimité même de son existence en tant que tel, ce qui n'est pas le cas de la Pologne, la Lituanie ou autres), cette partie de son ancienne sphère d'influence (qui l'était encore avant 2014 donc récemment), semble être stratégiquement comme symboliquement beaucoup plus important que le reste de l'ex bloc soviet. Et à priori, si certains pays ont assuré leur transition depuis un moment (Pologne, Roumanie, pays baltes, etc), ce n'était pas le cas de l'Ukraine depuis très récemment ce qui rend la rupture du lien plus tendue pourrait-on dire, comme d'autres questions (l'importance des liens industriels et commerciaux qui finiront par quasi disparaitre, la question centrale de Sebastopol, etc). C'est pour ça que je pense que la question russo-ukrainienne est assez particulière et ne s'inscrit pas véritablement dans un processus de type reprise des anciens satellites où il n'y a pour moi ni volonté ni de toute façon possibilité matérielle.

Après plus largement sur la question de l'OTAN, on peut aussi se poser quelques questions. Du point de vue russe, l'OTAN n'existe pas comme une organisation de coopération militaire à vocation défensive, ce n'est qu'une extension des USA en Europe. D'accord ou pas avec ça, c'est certainement une vision réductrice et partisane, mais ça pose déjà les choses. La vocation de l'OTAN, à la base, c'est d'avoir une organisation militaire en face du bloc soviétique, sous couvert de la puissance de feu US. Dès lors quand l'adversaire désigné disparait, le pacte de Varsovie avec, quelle doit être la vocation et l'évolution de cette organisation ? Même si par rapport au conflit actuel et ses motivations c'est à mon avis secondaire, d'un point de vue général je trouve que la question se pose, parce qu'au fond, via l'absence de volonté de reconstruire autre chose dans un contexte nouveau, par crainte sans doute de se faire berner par les russes, on a maintenu et fait perdurer le statu quo en envoyant le message que l'ennemi d'hier reste l'ennemi potentiel d'aujourd'hui et de demain. On peut alors difficilement partir sur des bases autres avec cet ancien ennemi qu'on voudrait essayer d'arrimer d'une façon ou d'une autre (la même question se posera tôt ou tard avec la Chine). Peine perdue diront certains, je ne sais pas s'il n'y avait pas autre chose à faire mais peut être, d'autant que contrairement à ce qu'on peut lire ou entendre, l'OTAN n'est pas l'arme de défense absolue, et son absence n'est pas un désarmement total sans autres règles et organisations existantes ou possibles. Autre question celui de son rôle qui a dépassé le cadre purement défensif pour devenir à l'occasion une force d'intervention, quasiment en concurrence avec les Nations Unies, comme ce fut le cas sur le conflit en Serbie (je ne parle pas de la question des bonnes intentions c'est autre chose). Idem sur les emplacements d'armements stratégiques, de flottes, etc. Mais encore une fois s'il y a besoin de le préciser, je ne sous entends pas que la Russe a été poussée à la guerre, évidemment. C'est un climat général et la façon des principaux protagonistes de le gérer qui parfois me pose question et me fait dire qu'il y a eu des loupés regrettables, que les choses n'étaient pas nécessairement vouées à devenir hors de contrôle.
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Re: Vie éco-politico-sociale [suite]

Message par visiteur »

Bagouvic a écrit : mer. 14 déc. 2022 23:20

Si c'est ce ce que j'ai écrit laisse penser cela, alors effectivement il faut que je précise. Je n'affirme pas que c'est l'OTAN qui seule dans son coin décide d'un coup de s'étendre, bien sûr qu'à la base les pays concernés sont demandeurs. Ils étaient demandeurs d'ailleurs de toute possibilité de rapprochement avec l'ouest au sortir de la guerre froide, économiquement, diplomatiquement, militairement, etc. Logique vu d'où ils sortaient, et il suffisait de voir le côté RFA et le côté RDA pour avoir une idée très claire de celui vers qui il fallait aller. Mais je me place du point de vue du décideur, pas du demandeur. Et cette décision c'est bien l'OTAN qui la prend, largement sous impulsion américaine, c'est un fait. Si je centre la question essentiellement entre USA, Russie et les quelques grands pays européens de l'ouest, c'est parce qu'en pratique ce sont eux qui dessinent les contours de ce qui se passe, y compris parfois pour et à la place des autres. Que cela soit décisif dans le comportement actuel russe, j'en sais rien c'était un exemple de friture sur la ligne récurrent entre ouest et russes (celui autour du parapluie nucléaire US en était un autre important). Il y en a eu d'autres qui ont mis à mal les tentatives de coopération et d'implication de la Russie dans ce qu'on pourrait appeler comme on entend parfois une "architecture de défense européenne" (majoritairement par le comportement de la Russie c'est sûr, mais pas exclusivement, l'histoire des divers textes internationaux est très touffue d'ailleurs et d'autres qu'eux n'ont pas brillé par leur bonne foi).

Est-ce que l'Ukraine est attaquée parce qu'elle n'est pas encore dans l'OTAN et que la fenêtre de tir est encore ouverte ? Est-ce que les autres pays de l'est ne sont protégés d'une attaque que parce qu'ils en font partie ? On va vite vers la politique fiction. Lors de l'entrée de nombreux pays, notamment les baltes, la Russie n'a pas semblé tomber de sa chaise, c'était presque acté comme quelque chose de prévisible qui arriverait à un moment, la sphère d'influence politique était déjà largement perdue. Mêler les situations de l'Ukraine et de tout le reste des pays de l'est, c'est à mon sens un raccourci. Comme disait Brzezinski, avec l'Ukraine la Russie est un empire, sans elle elle n'est qu'un pays. Ce pays (dont on comprend par le discours Poutinien que la Russie conteste la légitimité même de son existence en tant que tel, ce qui n'est pas le cas de la Pologne, la Lituanie ou autres), cette partie de son ancienne sphère d'influence (qui l'était encore avant 2014 donc récemment), semble être stratégiquement comme symboliquement beaucoup plus important que le reste de l'ex bloc soviet. Et à priori, si certains pays ont assuré leur transition depuis un moment (Pologne, Roumanie, pays baltes, etc), ce n'était pas le cas de l'Ukraine depuis très récemment ce qui rend la rupture du lien plus tendue pourrait-on dire, comme d'autres questions (l'importance des liens industriels et commerciaux qui finiront par quasi disparaitre, la question centrale de Sebastopol, etc). C'est pour ça que je pense que la question russo-ukrainienne est assez particulière et ne s'inscrit pas véritablement dans un processus de type reprise des anciens satellites où il n'y a pour moi ni volonté ni de toute façon possibilité matérielle.

Après plus largement sur la question de l'OTAN, on peut aussi se poser quelques questions. Du point de vue russe, l'OTAN n'existe pas comme une organisation de coopération militaire à vocation défensive, ce n'est qu'une extension des USA en Europe. D'accord ou pas avec ça, c'est certainement une vision réductrice et partisane, mais ça pose déjà les choses. La vocation de l'OTAN, à la base, c'est d'avoir une organisation militaire en face du bloc soviétique, sous couvert de la puissance de feu US. Dès lors quand l'adversaire désigné disparait, le pacte de Varsovie avec, quelle doit être la vocation et l'évolution de cette organisation ? Même si par rapport au conflit actuel et ses motivations c'est à mon avis secondaire, d'un point de vue général je trouve que la question se pose, parce qu'au fond, via l'absence de volonté de reconstruire autre chose dans un contexte nouveau, par crainte sans doute de se faire berner par les russes, on a maintenu et fait perdurer le statu quo en envoyant le message que l'ennemi d'hier reste l'ennemi potentiel d'aujourd'hui et de demain. On peut alors difficilement partir sur des bases autres avec cet ancien ennemi qu'on voudrait essayer d'arrimer d'une façon ou d'une autre (la même question se posera tôt ou tard avec la Chine). Peine perdue diront certains, je ne sais pas s'il n'y avait pas autre chose à faire mais peut être, d'autant que contrairement à ce qu'on peut lire ou entendre, l'OTAN n'est pas l'arme de défense absolue, et son absence n'est pas un désarmement total sans autres règles et organisations existantes ou possibles. Autre question celui de son rôle qui a dépassé le cadre purement défensif pour devenir à l'occasion une force d'intervention, quasiment en concurrence avec les Nations Unies, comme ce fut le cas sur le conflit en Serbie (je ne parle pas de la question des bonnes intentions c'est autre chose). Idem sur les emplacements d'armements stratégiques, de flottes, etc. Mais encore une fois s'il y a besoin de le préciser, je ne sous entends pas que la Russe a été poussée à la guerre, évidemment. C'est un climat général et la façon des principaux protagonistes de le gérer qui parfois me pose question et me fait dire qu'il y a eu des loupés regrettables, que les choses n'étaient pas nécessairement vouées à devenir hors de contrôle.
Tout ceci est relativement complexe, l'OTAN prend peut être la décision de faire adhérer les anciens pays d'Europe de l'Est, mais à leur demande et sans que les Russes ne poussent de cris d'orfraie... Il y'eut effectivement pas mal de non dits qui ont suivi la dislocation de l'ex URSS, sans doute parce qu'on ne voulait pas véritablement aller au bout des choses, sans doute parce qu'il y'avait plus ou moins consciemment l'idée que ce qui se passait dans les années 90 n'allait pas durer et qu'il fallait aller vite pour assurer à ces pays de rentrer durablement dans le camp des démocraties....

Que fallait-il faire: négocier avec les Russes pour dessiner l'architecture de la nouvelle Europe? Finlandiser l'Europe de l'Est? ça aurait été faire fi de la volonté des pays "libérés"....

Ensuite, je ne dis pas que la guerre en Ukraine a lieu parce que l'OTAN n'est pas là, il y'a bien évidemment d'autres raisons à son déclanchement, mais il est évident aussi que celle-ci n'aurait pas été décidé de la même façon si jamais elle avait été décidée... Mais l'OTAN en Ukraine relève pour moi de la politique fiction, parce qu'on n'est bien évidemment pas dans le cadre des pays qui ont été "soviétisés" à l'issue de la seconde guerre mondiale, mais dont l'existence est étroitement liée à celle de l'Empire russe depuis des siècles au point qu'on puisse difficilement en faire la différence, sauf bien évidemment pour les autochtones... Mais la problématique pour les Russes est que ce pays a décidé de sortir de l'orbite russe, de ne plus être sous son influence et de s'occidentaliser, ce qui est sans doute insupportable à leurs yeux, mais qui est leur décision, en tout cas de celle de la majorité du peuple.... Mais comme pour les ex pays de l'Est, se posera la question de la sécurité de ce territoire, sa finlandisation semble, en tout cas à mes yeux, l'hypothèse la plus probable, en tout cas pour la ou les prochaines décennies (combien?...)

L'OTAN? Ce n'est rien et c'est tout... Sans OTAN, pas de défense du territoire européen si ce n'est les frontières françaises et britanniques et sans doute des résistances plus que sporadiques des autres pays compte tenu de l'état de faiblesse des Russes tel qu'on peut le voir dans cette guerre..

Il y'a eu des loupés, des gros, et on est en train d'en commettre un autre en n'évoquant pas la suite... La suite, c'est la question qu'est ce que l'Ukraine et que sont les minorités russes dans ce territoire.... Des minorités russes, il y'a fort à parier qu'il ne va en rester bezef à l'issue de ce conflit, mais c'est une des clés de l'issue de conflit.... Avec bien évidemment la Crimée, dont personne n'ose parler... Tellement plus facile de réduire ce conflit à la lutte de David contre Goliath, ce qu'il est aussi, mais David a visiblement aussi envie d'émasculer Goliath on comprend que ce ne soit pas une chose facile à accepter et que ça puisse pousser à aller loin dans l'affrontement...
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Message par Gavia arctica »

moi qui aime bien faire des raccourcis toujours très pertinents ( :mrgreen: ) je viens enfin de comprendre qu’un homme extrèmiste, de gauche comme de droite, battait souvent sa femme…cela me semble normal, faut être détraqué pour être LFI ou RN…ça se voit autant que ça s’entend…

alors maintenant, je me demande comment fonctionne une femme extrémiste…elle bat qui? :mrgreen:
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Message par jpp »

Ses enfants, peut-être… ? 😉🤔
Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnait.
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Message par Gavia arctica »

j’y avais même pas pensé… #-o

et si elle n’a pas d’enfants? :mrgreen:
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Message par ... and the winner is ... »

.... en retraite.
Sujet qui va bientôt être sur le devant de la scène
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Qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.
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Message par Retord »

Gavia arctica a écrit : mar. 27 déc. 2022 12:36 alors maintenant, je me demande comment fonctionne une femme extrémiste…elle bat qui? :mrgreen:
Elle bat les oeufs ! une femme ça doit pas être extrémiste, ça doit être à la cuisine :mrgreen:
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Message par Obi-Wan »

... and the winner is ... a écrit : mar. 27 déc. 2022 15:19 .... en retraite.
Sujet qui va bientôt être sur le devant de la scène
...le pavé :mrgreen:
L'appétit vient en mangeant,la soif disparaît en buvant (François Rabelais)

La gourmandise commence quand on n'a plus faim (Alphonse Daudet)
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Message par Gavia arctica »

la couardise et la mauvaise foi du système politico-médiatique français à propos de l’éventuelle réforme de la retraite me fascine me dégoute et m’explose de rire…tout ça en même temps… :mrgreen:


la France, qui veut toujours mener le monde avec sa grande gueule et ses petits (bras) moyens, fait comme s’il n’y avait personne d’autre dans le monde…heureusement que le ridicule ne tue pas cette nation qui excelle à creuser des trous pour mieux se jeter dedans…
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Re: Vie éco-politico-sociale [suite]

Message par visiteur »

Je connais mal les systèmes de retraite étrangers, il me semble que la France est l'un des seuls où l'Etat assume tout tout seul...

Ce qui est fascinant, comme d'habitude, c'est qu'un débat s'engage sur un chiffon rouge et que tout le monde tourne autour, on ne s'interroge pas finalement sur la finalité de la chose, ni sur les diverses possibilités offertes.. Pour un pays qui voulait abolir la corrida, c'est assez piquant...

Mais finalement c'est le parfait reflet de ce qu'est devenu le débat démocratique, un bruit de fonds sans intérêt d'où n'émerge aucune intelligence, l'important est de pomper l'air au shadock, de ce point de vue, on est au top du top....
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