Brooks - Anagonye, duo gagnant pour l’ALM ?
Mal en point à la trêve, l’ALM Evreux compte sur Jerrold Brooks et Aloysius Anagonye, ses deux recrues hivernales, pour redresser la barre.
L’ALM Evreux mise sur l’expérience de Jerrold Brooks (à gauche, ici sous le maillot de l’université de Mississippi) et d’Aloysius Anagonye (sous les couleurs d’Evreux la saison passée) pour repartir de l’avant
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas chômé. Les vacances, les fêtes, ils n’en ont pas vraiment profité. Alarmés par les défaites face à Rouen (74-88) et Orléans (81-104), les dirigeants eurois ont décidé de bouger. D’écarter Xavier Moon et de s’offrir les services du binôme Jerrold Brooks - Aloysius Anagonye. Un duo habitué aux joutes de la Pro B et a priori capable d’aider Evreux à se relancer.
Brooks, le leader
C’est indéniablement un gros coup que l’ALM a réalisé en obtenant sa signature. Énorme, d’octobre à décembre, avec Blois (15,6 pts, 59 % aux tirs, 4,2 pds, 16,5 d’éval’ en 28 minutes de moyenne), le natif de Rochester (E-U) a en effet fait l’objet de multiples sollicitations durant la trêve, mais c’est finalement Evreux qu’il a choisi.
« J’ai saisi cette opportunité car je pense que c’était la meilleure pour moi, précise-t-il.
Je m’étais aperçu, lorsque j’avais joué contre l’ALM, que cette équipe était constituée de bons joueurs, mais qu’elle avait besoin d’un meneur. » Tout du moins d’un joueur plus solide et surtout plus charismatique que Moon.
« Il va amener du leadership, souligne Fabrice Lefrançois, le coach ébroïcien.
Et puis c’est un joueur assez complet. Il est capable de scorer mais aussi de bien lire le jeu. Surtout, il met de l’impact au niveau défensif. C’est un gars qui a faim, qui a envie de montrer des choses et qui n’a pas vécu notre début de saison. Il est assez frais par rapport à ça. » Pour le moins puisque même si sa nouvelle équipe affiche, pour l’heure, un maigre bilan (3 v, 9 d), le meneur US est convaincu qu’elle sera dans le top 8 à la fin de la saison.
« Je suis aussi venu pour ça, insiste-t-il.
Je suis là pour apporter les quelques points qui ont manqué à Evreux pour faire basculer les matches. Je suis persuadé qu’on va y arriver. »
Anagonye, le bosseur
On pensait, lorsqu’il a signé (en décembre) à Cergy (N2), qu’il avait fait une croix sur le professionnalisme (78 matches en Pro A, 25 en Pro B). Erreur.
« Cette pige m’a permis de rester en forme, précise-t-il.
Lorsqu’Evreux m’a contacté, je n’ai pas hésité. Ici, il y a un beau projet et des supporters passionnés. C’est vraiment chouette d’être de retour dans un endroit où on te connaît et où on respecte ce que tu as fait par le passé. » Le pivot avait en effet activement participé au redressement de l’ALM lors de l’exercice 2016-2017 (5,4 pts, 3,8 rbs) et Lefrançois s’est logiquement tourné vers lui lorsque la question du poste 5 s’est posée.
« J’avais une très bonne relation avec lui la saison dernière, souligne le coach eurois.
On sait que ce n’est pas le gars qui va mettre 25 points par match, mais il va faire ce qui est nécessaire pour que ça se passe bien. » En tout cas mieux que Bangura ou Kayembe.
« Ruphin est capable de faire des super matches, mais il est trop irrégulier. Soriah n’arrivant pas vraiment à prendre le relais, ça nous a coûté cher. Du coup, on a cherché un joueur à même de montrer la voie. » Celle des play-offs ?
« Il faut y aller étape par étape, tempère le nouvel intérieur ébroïcien.
Mais, c’est vrai que l’an passé nous étions à peu près dans la même situation et nous avions fini dans le top 8 ! »
Attention au tournant !
On ne va pas dire que l’opposition de ce soir est capitale, mais presque. Certes, en cas de défaite, il restera vingt et une rencontres au vaincu pour se refaire la cerise, mais il y a fort à parier qu’il aura du mal à s’en remettre. Respectivement 14e et 18e du classement, Evreux comme Charleville comptent en effet sur le match de ce soir pour enclencher une nouvelle dynamique.
« Les gars ont pris le parti de se dire qu’on entamait une nouvelle saison, explique Fabrice Lefrançois.
2017, c’est passé, fini, on fait une croix dessus et on avance. On l’a vu lors des entraînements, le groupe bosse bien et gagner contre Charleville permettrait de valider tout ça, de lancer la machine. »
Avec une défaite, en revanche, le spectre de la spirale négative ressurgirait.
« C’est un rendez-vous très important, affirme Aloysius Anagonye.
Les deux équipes ne sont pas très bien classées et elles ont besoin de points. On sait que ça va être un match très difficile, qu’on va devoir lutter quart-temps par quart-temps pour nous imposer. » Et ce d’autant plus que, comme les Ébroïciens, les Ardennais ont profité de la trêve pour se renforcer, pour faire signer Austin Rowland et Pape Beye, deux joueurs qui ont évolué à Evreux par le passé (de 2011 à 2012 pour le meneur US et de 2015 à 2017 pour l’intérieur).
« Il ne faut pas qu’on prête plus d’attention que ça à l’adversaire, insiste le numéro 17 ébroïcien.
Il faut avant tout qu’on se concentre sur ce que nous avons à accomplir, sur ce que nous pouvons contrôler, il n’y a que comme ça qu’on pourra y arriver. »
Paris Normandie