Evreux, le cœur léger
Aussi impressionnante que soit l’équipe de Lille, l’ALM, revigorée par son succès face à Charleville, vendredi, ne tremblera pas ce soir.
Ruphin Kayembe, l’intérieur de l’ALM Evreux, estime que sa formation est capable de réaliser un exploit ce soir à Lille
Il y a bien longtemps qu’on ne les avait pas vus comme ça. Souriants, chambreurs, les Ébroïciens étaient sur un petit nuage, vendredi soir, juste après leur match. Une rencontre capitale, face à Charleville, le dernier de la classe, qu’Evreux a remporté (84-81) en réalisant un gros dernier quart-temps (24-15).
« Cette équipe était certes lanterne rouge du classement, mais elle s’était renforcée durant la trêve (avec les signatures d’Austen Rowland et de Pape Beye), souligne Théo Leon, le capitaine amicaliste.
On savait que c’était un match risqué, important pour la suite de la saison et que ça serait compliqué. Ça l’a été. Mais bon, maintenant qu’on a gagné, j’espère qu’on va jouer un peu plus relâché. »
En tout cas plus que lors de la première mi-temps face aux Ardennais, période durant laquelle les Eurois ont semblé angoissés, tétanisés par l’enjeu.
« On était dans une situation de stress, on a mal géré certaines séquences de jeu et on n’a pas été adroit (2/16 à 3 pts)
, en particulier en première mi-temps, reconnaît Fabrice Lefrançois, le coach de l’ALM.
Malgré ça et malgré la blessure de Damien Bouquet (voir ci-dessous),
on s’est arraché pour aller chercher la victoire. Je pense que ce succès va nous permettre d’être un peu plus léger. »
« On est sur le bon chemin »
Un sentiment partagé par Leon :
« On a un poids en moins, c’est certain. Vendredi soir, on avait la pression du résultat, on sentait qu’on était attendu au tournant par les supporters, par la ville. Ce n’était peut-être pas tout à fait le cas mais, nous, on le ressentait comme ça. Maintenant, on va avoir l’esprit un peu plus libre. » Pour aborder le déplacement à Lille.
« On va y aller en outsider, pour faire un coup, annonce Lefrançois.
Il faut qu’on continue sur notre lancée. Je pense qu’on peut réaliser de bonnes choses là-bas. »
Malgré la défection de Bouquet et, du coup, le manque de rotations à l’aile ?
« Quoi qu’il arrive, son absence ne sera pas une excuse, prévient Leon.
Tout le monde va avoir plus de temps de jeu, de responsabilités, de possibilités de s’exprimer. Le fait d’avoir moins de moyens doit pousser chacun à faire un peu plus, en termes de concentration, tant en défense qu’en attaque. » Comme, dans le dernier acte, contre l’ECMA.
« On a vu que si on restait soudé, spécialement en défense, on pouvait avoir des résultats, insiste Ruphin Kayembe, l’intérieur amicaliste.
Cette victoire contre Charleville nous a soulagés. On a bien débuté l’année 2018, on est sur le bon chemin. Je pense qu’on peut faire un truc à Lille. »
Trois à six semaines pour Bouquet
Touché au mollet (déchirure) face à Charleville, Damien Bouquet devrait être indisponible pour une durée comprise entre trois et six semaines. Les dirigeants ébroïciens se sont donc mis en quête d’un remplaçant, d’un joueur qui, comme le souhaite Fabrice Lefrançois, devrait signer jusqu’à la fin de la saison.
Lille invincible à domicile
Les Ébroïciens ont beau avoir battu Charleville (84-81), vendredi, ils ne partiront pas pour autant, ce soir, avec les faveurs des pronostics. Pourquoi ? Tout simplement parce que le LMB figure à la deuxième place du classement, avec un bilan impressionnant (10 v, 3 d), mais aussi et surtout parce qu’il est invaincu à domicile (7 v, 0 d).
« Ça ne sera pas facile, il va falloir être très prudent, prévient Ruphin Kayembe, l’intérieur eurois.
Ils sont vraiment bons lorsqu’ils jouent chez eux et, en plus, ils restent sur une défaite à Aix/Maurienne(76-78)
. Ils vont avoir envie de repartir de l’avant, de se rattraper. »
Et d’agresser d’entrée une ALM qui va se présenter, sur le parquet du Palais Saint-Sauveur, dans une configuration inédite (sans Damien Bouquet).
« On va sans doute à nouveau devoir jouer avec Steeve (Ho You Fat)
sur le poste 3 (ailier), explique Kayembe.
Avant même que Damien ne se blesse, on avait commencé à jouer comme ça pour intégrer Al (Anagonye).
Ça a bien fonctionné à l’entraînement et ça nous a plutôt bien réussis contre Charleville. Dans cette organisation, je joue 4, un rôle qui me plaît, Al évolue en 5. Et quand on retrouve un schéma classique, je peux sortir, souffler un peu. Ça n’était pas forcément le cas avant. J’ai le sentiment que nous sommes plus forts comme ça, car on domine à l’intérieur. On est plus compact, plus dense. »
Sans doute un peu plus dur également.
« On le ressent à l’entraînement, confirme Théo Leon, le capitaine ébroïcien.
Al nous apporte ce côté méchant qui nous faisait peut-être défaut jusque-là. » Suffisant pour mettre un terme à l’invincibilité lilloise ?
Paris Normandie