Evreux ne verra pas la Pro A
Tout de suite dépassée, l’ALM Evreux a cédé hier soir (67-52) pour la deuxième fois en quatre jours face au Portel, à qui elle laisse le droit d’accéder en Pro A.
A l’image de Bastien Pinault, l’ALM a été terrassée hier soir par une équipe porteloise bien mieux armée physiquement
La saison de l’ALM a donc pris fin juste avant que l’équipe de France de football ne se lance dans son Euro. Il est 20 h 42, hier soir, au Chaudron du Portel, lorsque la sirène retentit pour la dernière fois de la soirée. Elle a presque un goût de délivrance pour les partenaires de Guillaume Costentin : elle n’est pas annonciatrice du sacre, mais elle met fin au calvaire des Eurois, largement vaincus par les Nordistes (67-52).
Pas de victoire en finale et donc pas de montée en Pro A pour les hommes de Laurent Pluvy, à qui on ne peut pas enlever le mérite d’être arrivés jusque-là. Le futur entraîneur de Roanne aura parfaitement réussi sa seule année à la tête de l’équipe que lui a confiée André Rostol. Dommage que la séparation se réalise sur un tel paradoxe : formation la plus offensive de Pro B, Evreux a quitté la banlieue boulonnaise avec son pire total de points (le précédent était de 68 face... au Portel), loin, très loin de ses standards classiques...
Burton de nouveau maîtrisé
D’une certaine manière, c’est peut-être mieux que les choses se soient déroulées de la sorte pour les Ebroïciens. Ce matin, ils ne pourront pas être rongés par les regrets, tout du moins pas par ceux d’être passés tout près du Graal. C’est l’avantage, d’ailleurs, de ce genre de finale, qui ne décide pas du vainqueur sur un seul et même match. En s’inclinant à la maison mardi et à l’extérieur hier, l’ALM a démontré bien malgré elle qu’elle était tombée sur plus fort. Ou qu’elle n’avait plus suffisamment d’armes pour lutter face à l’armada nordiste, c’est selon. Car oui, la rencontre d’hier a mis encore un peu plus en lumière le rapport de force déséquilibré qui existaient entre les deux formations. Avec Joe Burton et Pape Beye comme seuls intérieurs de métier (Niang étant blessé), les Normands sont partis avec un sacré handicap face aux hommes d’Eric Girard, bien plus fournis dans ce domaine (Donaldson, Marquis, Kone, Var, Caïro). Le MVP de Pro B a beau être pétri de talent, il n’est pas une machine, d’autant plus quand il est collé aux basques à longueur de temps.
Sans l’apport habituel de son pivot (2 points dans le premier quart, 4 à la mi-temps), l’ALM a donc totalement raté son entame (13-2, 8e). Dans ce laps de temps, Pape Beye a trouvé le moyen de récolter trois fautes, et les pertes de balle pleuvaient du côté des Eurois. Résultat, les derniers espoirs ébroïciens étaient déjà réduits en miettes à la fin du premier quart : 20-4.
Pour encore y croire à cet instant, il aurait fallu être un peu fou, ou que les visiteurs mettent le feu dans la foulée. Rien de tout cela, l’écart s’est stabilisé (36-21, 20e) avant de prendre de l’ampleur (50-29, 30e). Dès lors, il n’y a pas grand intérêt à raconter les dernières minutes, si ce n’est pour relater la formidable ambiance qui régnait dans la salle. Parés de vert et de blanc, les supporters stellistes chantaient au rythme des trompettes, sautaient, faisaient valser les cotillons. Aucun doute, cette salle de 3 460 places (assises) ne sera pas trop grande pour la Pro A.
Rostol confirme pour Sciarra
Hier soir, juste après la rencontre entre l’ALM Evreux et Le Portel, le président ébroïcien a confirmé que Laurent Sciarra (42 ans) sera bien le successeur de Laurent Pluvy. L’annonce de sa signature devrait être officialisée en début de semaine prochaine.
« Il n’y avait plus d’essence... »
Laurent Pluvy (entraîneur de l’ALM) : «
Il n’y avait plus d’essence, plus de gaz, plus rien. On a joué huit matches en dix-sept jours et c’est juste impossible quand on voit l’impact de l’adversaire. Dès le départ, il n’y a pas de concentration, de lucidité, on subit complètement l’événement. On a fini avec beaucoup de fierté, malgré ce marasme. C’était difficile de garder la tête haute, mais les gars l’ont fait. Ils ne méritaient pas de sortir de cette façon-là. »
Mathis Keita (meneur de l’ALM) : « Le début de match nous a fait du mal. On n’est pas parvenu à mettre un panier. C’est peut-être physique, mais ce n’est pas une excuse. Le Portel a bien joué le coup. Si on avait gagné le premier match, on serait venu ici sans pression et on aurait eu une autre chance à domicile. C’est dommage... »
Eric Girard (entraîneur du Portel) : « On avait deux mots d’ordre : la discipline et l’excellence. Je suis un coach comblé car pendant trente-cinq minutes, défensivement, les gars ont été au niveau auquel il fallait être pour gagner une finale. On a été à la hauteur de l’événement, du public, du club et de la ville. C’est incroyable, impensable. »
Paris Normandie