L’à-peu-près-histoire du club :
Le Basket Club Maritime Gravelines Dunkerque Grand Littoral, couramment abrégé en BCM, est fondé en 1984, soit en l’an -13 AV JMC *, et basé à Gravelines. Le club voit le jour sous l'impulsion d'Albert Denvers, alors député-maire de Gravelines, et d'Yves Leprêtre, maire de Grand-Fort-Philippe, qui proposent la fusion de leurs deux clubs.
En 87, le club est déjà champion de Pro B Nationale 2, mais la ligue de Jeep Elite/Pro A/Nationale 1 de l’époque pond une formule à en faire pâlir leur homologue 2020 post COVID, avec une répartition en 2 poules en cours de saison, sans relégation. En contrepartie de cette non-montée injustifiable sur l’aspect sportif, le BCM bénéficiera d’un joker « saison blanche », utilisable dans les 33 ans.
L’année suivante, avec un Larry Lawrence qui marche sur la Nationale 2..euh, la Nationale 1B (faut suivre), le BCM accède enfin à l’élite, la Nationale 1A. Xavier Wallez et Yann Millois, Hall of famers qui attendent qu’on érige leurs maillots au plafond de la nouvelle salle, font déjà partie de l’aventure.
Sans Lawrence, mais avec Jean Galle sur le banc, l’ascension est alors fulgurante avec une participation aux play-offs dès les deux premières saisons. Bon ok, les 12 premiers étaient qualifiés, sur 16. On entrevoit notamment les débuts d’un certain Olivier Bourgain, qui commence alors à scouter les joueurs adverses lors de la première campagne européenne du BCM en 1990. La légende raconte qu’il aurait fait signer un engagement aux futurs parents Horton sous condition d’un mystérieux acronyme « MVP-CB », sur un dépliant de l’office du tourisme de la Côte d’Opale. Malin.
Cette campagne européenne, la coupe Korac (du nom d’un joueur Yougoslave des années 60, parce que ULEB Cup ou BCL ou FIBA’s Cup étaient déjà sous ©) se terminera dès le deuxième tour, dans la légende d’un match retour au Sportica, contre l’Estudiantes. Ce match reste dans les annales du sport, puisque toujours dans le top 5 des plus grands matchs de l’histoire du sport collectif, derrière la demie France-Espagne de l’Euro 2013 mais quand même devant le France-Argentine de la CDM de foot de 2018 (ouf !) (source : lepique.fr). Un petit lien pour illustrer : https://www.youtube.com/watch?v=RCxhOiGciUQ
La progression continue, Jean Galle passe la main à Abdou N’Diaye sur le banc, et sous la houlette des Forte, Vestris, Vérove…sur le parquet, l’apogée de cette « première » époque arrive sur les saisons 91-92 et 92-93 où le BCM termine 4ème, mais échoue les 2 fois en demie finale des play-offs contre Limoges. A l’époque des 2 américains par équipe, la paire Bill Jones / « Big » Georges Montgomery est peut-être la plus complémentaire et productive de la courte histoire du BCM. Pour les plus jeunes, « Big » Georges Montgomery est la version 1.0 de JK Edwards. Pour les encore plus jeunes, JK Edwards est la version 2.19 de Darrius Morris. Et aussi le papa de JaVale McGee, mais ça on s’en fiche.
Lors de la 21ème journée de cette saison 92-93, un match BCM-Cholet, alors match au sommet, est retransmis sur FR3, et il est aussi rentré dans la légende du BCM. Le face à face Bourgain-Rigaudeau tourne à l’orgie de points, 82 points à eux deux. Tout le monde est écœuré, et Patrick Montel préfère rendre l’antenne avant la fin d’un match qui joue les prolongations (x2) pour diffuser un épisode des Simpsons. L’histoire retiendra que Bart n’était donc déjà plus en odeur de sainteté. La feuille du match : https://www.lnb.fr/fr/proa/match/gravel ... html#stats
L’année d’après, malgré le recrutement surprise de Moustapha Sonko, scruté par l’ensemble des scouts de la planète US, le BCM ne se qualifie qu’in extremis en play-off et tombe au premier tour contre Limoges, à nouveau. La faute probablement aux nombreuses blessures de son duo d’intérieurs, Winters-Bragg, devenu Mills-Fish, puis redevenu Mills-Bragg en fin de saison… A l’instar d’un Big Georges inaugurant une lignée de «gros » shorts à la JK Edwards, Winston Crite ou Gary Alexander, Matt Fish était sans doute le précurseur de cette lignée de « grands » shorts qui ont fait beaucoup couler d’encre aux débuts des forums et réseaux sociaux, et qui sont devenus mythiques du fait de leur utilité somme toute relative : Hanno Shoenmakers, Saulius Kuzminskas, Anti Nikkila…Merci Matt Fish, joli prénom en plus.
L’année suivante 94-95, à nouveau le ventre mou, normal me direz-vous avec la moyenne d’âge qui double, passant de Sonko à Hervé Dubuisson, qui fera malgré tout une saison étincelante, à 37 ans.
Et puis les années difficiles, malgré le talent de Jean-Denys Choulet pour dénicher les talents de moins de 1m85, malgré le retour de Xavier Wallez, malgré l’arrivée de notre Bill Cartwright à nous, Jean-Gael Percevault, mais une période financière difficile…Dernier de Pro A en 96, mais sauvé car le CRO Lyon disparait, dernier de Pro A en 97, mais sauvé car Levallois met la clé sous la porte, un sursaut en 98 grace à sa Majesté McCullough (MVP de la saison) et les trop larges épaules de Dametri Hill, à nouveau dernier en 99 à égalité avec Montpellier qui descendra à la défaveur du point-average particulier, et antépénultième en 2000 malgré le génial McIntyre.
Au début des années 2000, une nouvelle ère démarre, Jean-Luc Monschau débarque sur le banc, Hervé Beddeleem prend la présidence en 2001, et Danny Strong (devenu Daniel Fort après sa naturalisation) prend les rennes de l’équipe sur le terrain.
L’ascension est de nouveau rapide, les moyens financiers tout autre et le BCM se hisse pour la première finale nationale de l’histoire du club (Coupe de France) en 2003. Finale perdue face aux Piétrus et Diaw de Pau-Orthez. L’année d’après, portée par ses guerriers/tauliers Adomaitis-Georget-Perica-Greer-Lear-Bouziane-Woolridge-Korytek-Miller et donc Daniel Fort, le BCM crée la sensation en play-offs en éliminant Cholet puis Le Mans, sans l’avantage du terrain mais avec l’appui d’une enthousiaste et bruyante colonie de supporters pour les déplacements épiques. Invité surprise de la finale du championnat contre Pau une nouvelle fois, le BCM fera illusion lors d’un match aller étouffant d’un Sportica chauffé à blanc, et au bord de l’éruption sur le 3pts du milieu du terrain au buzzer de la mi-temps (voir le numéro 3 de cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ftF9EhvOEwY). Malheureusement, n’est pas Woolridge qui veut et notre bon Kordian-Kordial Korytek ratera son 3pts pour égaliser en fin de 2ème mi-temps et le BCM laissera échapper ce match, et le titre…
2005 est l’année de toutes les émotions… Fabrice Courcier a repris le banc à Jean-Luc Monschau, et un fougueux Laurent Sciarra enflamme les salles, des rives de l’Aa jusqu’aux rives nancéennes de la Meurthe. Arrivé en finale de la Semaine des As, à mi-saison, le BCM se fait étriller par le SLUC et perd ainsi une 3ème finale d’affilée… La cravate porte-bonheur donnée par Seillant, président de Pau-Orthez à Hervé Beddeleem ce jour là est plus célèbre que le résultat du match, certains suiveurs y voyant un adoubement du BCM au détriment du SLUC. Depuis cette date, le port de la cravate est interdit en finale. La libération tant attendue viendra de Bercy, théâtre de la finale de la Coupe de France, où Daniel Fort et Sciarra scelleront le premier titre national de l’équipe, devant 4 à 5000 supporters stressés puis libérés (voir la vidéo ici des 10 ans : https://www.youtube.com/watch?v=iQxSKftUdwk). Ce sera malgré tout le chant du cygne de cette équipe et de la saison puisque le BCM se fera éliminer au premier tour des play-offs par…le SLUC.
Après un bref intermède Fréderic Sarre, sans résultat probant, sur le terrain, c’est Christian Monschau qui décroche le poste de coach-à-vie en 2008 et qui bénéficiera des plus gros budgets attribués au club. La méthode de scouting est alors simple : prendre des joueurs qu’il connait, ou ceux qui cartonnent contre le BCM. Si on voit le verre à moitié vide, on regrettera une absence de risque. Si on voit le verre à moitié plein, on appréciera l’absence de risque. Résultats : des portes battantes sont installées dans les vestiaires du BCM pour les aller-et-venues au cours des saisons de JK Edwards, Albicy, Sy, JR Reynolds…L’équipe est chamboulée en permanence, à part quelques fidèles comme Bokolo ou Akpomedah, avec des arrivées des plus gros poissons du championnat, dont on a tous oublié le nom. La réussite est relative, 2 Leaders Cup en 2011 et 2013, mais une fâcheuse tendance à ne pas capitaliser en play-offs les saisons régulières pourtant historiques : en tête en 2011-2012 (avec trois défaites) puis encore 2012-2013, avec un Sportica quasiment imprenable, aussi bien par les équipes adverses, que par les collectivités pour bâtir une ex-future salle utopique. La formation du BCM est également au sommet avec une régularité à faire pâlir le Cholet Basket, mais le club pro n’en bénéficie pas, ou très peu… Christian Monschau quitte donc ses fonctions en 2017, après 9 ans au club et une dernière année difficile. Le Popovitch project est avorté, et l’ancien assistant Julien Mahé reprend le flambeau, avec les mêmes résultats décevants (13ème en 2018 et 11ème en 2019).
Décidé à créer une nouvelle dynamique, le club confie le poste de coach en 2019 à Eric Bartecheky, champion de France 2018 et porteur d’espoirs. Malheureusement, le constat est sévère dès la préparation : 0 victoire, 10 défaites et une équipe bancale. Malgré un léger espoir en début de saison, celle-ci va être longue et pénible, et on se retrouve dans la charrette pour descendre, la suite tout le monde la connait….crêvecoeur…et le joker « saison blanche » (cf début du post, la boucle est bouclée).
La suite est maintenant à écrire !
(il était difficile de citer tous les joueurs et personnages importants passés par le club, désolé…Pour en avoir une meilleur idée, voir notamment la page wikipédia du club, en espérant un jour avoir un hall of fame officiel ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Basket_Cl ... d_Littoral )
* Jerry Mc Cullough, sénateur-maire du Sportica-sur-l’Aa à vie, accessoirement joueur du BCM en 97-98
L’effectif :
Wells/Bourhis
Davis/Sy
Stojanovki/Rigot
Ford /Morency
Horton/Segev
Serge Crevecoeur
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